Une stèle en l’honneur des fusillés de l’Organisation Armée Secrète (OAS) a été posée mardi dans le cimetière de Marignane, rendant hommage à Roger Degueldre, responsable des commandos Delta de l’OAS, Jean-Marie Bastien-Thiry, auteur de l’attentat manqué du Petit-Clamart contre le général De Gaulle, Albert Dovecar et Claude Piegts, tous condamnés à mort et fusillés à la fin de la guerre d’Algérie.
Daniel Simonpieri, maire divers-droite de Marignane, a mis à disposition de l’Association défense intérêt moraux d’anciens détenus une parcelle de terrain. L’ADIMAD devait inaugurer la stèle le 6 juillet pour le 43e anniversaire de l’exécution de Degueldre. Mais la Fondation Charles de Gaulle et la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) ont protesté contre l’érection de cette stèle. Le préfet de région, Thierry Frémont, a demandé l’annulation de l’inauguration pour cause de risque de troubles à l’ordre public.
La presse ose affirmer que Jean-François Collin, président de l’ADIMAD, se refuse à tout commentaire. Ceci est archi-faux. Il vient d’adresser un courrier au journal désinformateur Le Monde, que voici :
"Si la réconciliation franco-algérienne est officiellement une priorité gouvernementale, l’inauguration à Marignane d’une stèle "Aux combattants pour que vive l’Algérie française" provoque des réactions hostiles. Pour certaines organisations, tout se passe comme si les victimes du FLN méritaient moins de considération que celles de l’OAS. N’est-ce pas Jacques Chirac, président de la République, qui a serré à l’Assemblée algérienne la main de Yacef Saadi, pourtant condamné à mort par la justice française et gracié ?
Les arguments avancés pour contester l’érection de cette stèle sont de deux ordres. Elle s’inscrirait dans "un mouvement évident de réhabilitation du colonialisme encouragé par la loi du 23 février 2005…". En outre, cette initiative aurait des liens "avec une extrême droite idéologique (…) telles Jeune nation et Europe action".
Sur le premier point, rappelons que des monuments semblables ont été élevés à Toulon (1980), à Théoule-sur-Mer (2002), à Valras-Plage (1990), à Perpignan et Béziers (2003). A l’évidence, ces initiatives sont antérieures à la loi du 23 février 2005, et l’inauguration de la stèle de Marignane est le prolongement de cette démarche initiale.
En ce qui concerne l’extrême droite, il est exact que cette mouvance a participé en métropole à la lutte de l’OAS, qui voulait intégrer 9 millions de musulmans. Mais, en Algérie, les anciens républicains espagnols d’Oran comme les ouvriers communistes de Bab El-Oued avaient rejoint sans états d’âme la résistance Algérie française. Faut-il rappeler que le successeur de Raoul Salan à la tête de l’OAS-CNR fut Georges Bidault, successeur de Jean Moulin au CNR.
Quant à dire que l’initiative de Marignane aurait des liens avec la revue Europe Action , elle est tout simplement risible, cette revue créée après l’indépendance de l’Algérie ayant disparu depuis une quarantaine d’années."
Encore une fois : flagrant délit de désinformation.