Extrait d'un article du Guardian traduit par Courrier International et intitulé "Le pape sur Twitter : pas si ridicule que ça" :
est un outil pour des conversations rapides et l’Eglise catholique
romaine n’a jamais excellé dans ce domaine. En revanche, elle s’est
toujours distinguée par son usage de la technologie. Depuis 1996, le
Vatican a son propre site Internet, géré par une communauté bénédictine
dans le désert de l’Arizona. C’est l’un des premiers Etats à avoir eu sa
station de radio. Et il possède également une chaîne de télévision.[…] On a tendance à penser que des réseaux comme Twitter s’adressent à des
Occidentaux riches et blasés. […] Mais le Datablog du Guardian [pionnier
du journalisme de données, qui publie en ligne des éléments
statistiques] révèle une audience très différente. De très nombreux
utilisateurs de Twitter suivent le pape dans tout le Moyen-Orient, y
compris en Arabie Saoudite. Les travailleurs immigrés philippins, qui
vivent dans des conditions proches de l’esclavage dans ce pays où les
églises sont illégales, ne trouveront ni absurde ni ennuyeux d’apprendre
que le pape leur envoie sa bénédiction.[…] Dans sa première réponse à une
question sur Twitter, il les a encouragés à “chercher Jésus en celui qui est dans le besoin”.
Résumé en moins de 140 caractères, voilà un programme pour une vie
entière…Le premier constat est donc que le compte du pape connaît un
grand succès, et ce malgré le fait qu’il ne prétend pas écrire lui-même
les messages – même s’il les approuve – et encore moins perdre son temps
à lire les réponses.Très peu de chefs religieux savent bien utiliser
Twitter. Certains ont évidemment peur de commettre des impairs.
D’autres, qui s’en servent pour se faire de la publicité ou qui
demandent à leur équipe de s’en charger, ne savent pas où s’arrêter. Le
flux de messages de l’archevêque d’York [deuxième chef spirituel de
l’Eglise anglicane après l’archevêque de Canterbury] est un flot de
banalités béates propres à tuer chez le lecteur toute envie de vivre. […] On
n’a pas non plus vu de faux comptes faire un tabac, ce qui donne une
idée des efforts que Twitter a investis dans ce qui représente un
extraordinaire coup de pub pour le site. Le pape n’est pas présent sur
[les réseaux sociaux] Facebook ou Google +, ce qui est d’autant plus
payant pour Twitter. […]"