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Bioéthique

Sujets de bioéthique : l’avis du ministre de la santé

Roselyne Bachelot est interrogée sur les états-généraux de la bioéthique :

B "En une semaine, du 16 au 23 février, le site mis en place par l’Agence de la biomédecine avait déjà reçu près de 6 000 visites et 74 contributions écrites portant majoritairement sur l’assistance médicale à la procréation – c’est le sujet qui, pour le moment, suscite les réactions les plus rapides ! […] [J]e n’ai pas peur du débat bioéthique ! […] Il n’y a pas d’un côté les «sachants», les experts de la pensée, qui auraient l’avantage, et de l’autre un simulacre de discussion destiné à faire diversion. L’avis des Français sera versé aux débats et considéré avec la même attention.

Dans les sujets soumis à révision, le «désir d’enfant» est régulièrement invoqué à l’appui de nouvelles revendications d’accès à la parentalité. On pourrait même parler de l’expression d’un «droit à l’enfant». Cela vous paraît-il légitime ?

Tout dépend de quoi l’on parle ! Le «droit à l’enfant» est un terme qui me choque profondément. Cela n’existe pas. Il n’existe qu’un droit de l’enfant. Le «désir d’enfant», en revanche, me paraît légitime, on peut le comprendre, quelle que soit la situation des personnes qui l’expriment. Maintenant, est-ce à la société d’y répondre ? Là est toute la question.

En 1999, vous étiez la seule, à droite, à défendre le pacs. Comprenez-vous la demande des couples homosexuels d’accéder à la parentalité ?

Je la comprends. J’ai écrit, à l’époque du pacs, plusieurs textes sur la question. Mais il s’agit évidemment d’une question délicate, que je veux aborder dans un esprit d’ouverture, en restant à l’écoute de toutes les opinions, de quelque bord qu’elles viennent.

Mais pour vous, l’assistance médicale à la procréation doit-elle rester un remède à l’infertilité, ou peut-elle devenir un mode alternatif de procréation au service du désir d’enfant ?

[…] [J]e suis défavorable à ce que la gestation pour autrui (GPA), ou la pratique des «mères porteuses», comme on dit communément, entre dans le strict cadre de l’assistance à la procréation. […] Avec la fécondation in vitro ou l’insémination artificielle, on reste dans le cadre de la procréation classique : un père, une mère, un enfant. Nous sommes dans un schéma connu. La gestation pour autrui, elle, opère un transfert de parentalité, c’est une adoption. […]

L’autre grand point que va devoir trancher le législateur concerne la recherche sur l’embryon : faut-il l’interdire ? L’autoriser ? Ou prolonger le moratoire actuel, qui a rappelé le principe de l’interdiction, tout en autorisant la recherche à titre exceptionnel et dérogatoire pour cinq ans ?

[…] Le système dérogatoire mis en place par la loi actuelle est à la fois ouvert et prudent. Il a fait ses preuves. C’est pourquoi je suis a priori favorable à la reconduction de ce moratoire. Mais laissons les états généraux jouer leur rôle, afin que toutes les sensibilités puissent s’exprimer. […] [J]e pense qu’il faut maintenir des barrières pour éviter toute dérive."

Sur le blog des évêques de France, Xavier Lacroix rappelle cette vérité de bon sens :

"En vérité, toute dissociation entre les différentes dimensions de la parenté, biologique, sociale et affective, introduit autant de discontinuités dans la vie de l’enfant. Le garant doit être garant de la cohérence et de la lisibilité de la filiation. Le brouillage dans la signification des mots « père » et « mère », qui verraient leur sens se diluer ne serait pas une attitude socialement responsable."

Michel Janva

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2 commentaires

  1. S’il ne revient pas obligatoirement à César en effet , mais à Dieu, de dire que le doit à l’enfant est illégitime , il revient par contre à l’Etat de protéger l’enfant de tout abus de droit , faute de quoi il ne remplit pas son devoir premier.

  2. Je serais vraiment étonné que cette Roselyne Bachelot ne soit pas franc-maçonne : cet entretien atteint en effet le summum de l’hypocrisie. Elle parvient pendant tout l’entretien à ne jamais évoquer ses idées relativistes sur la famille et la bioéthique (adoption par les homosexuels, le mariage homosexuel, …) tout en les faisant passer par une volonté de la “démocratie”. On croirait entendre du Chirac. Du grand art !
    Exemple de phrase typique : «je n’ai pas peur du débat bioéthique ! Cette ouverture me paraît au contraire indispensable, car je suis frappée de constater que ces questions ont été jusqu’alors réservées à des experts, alors qu’elles suscitent une extraordinaire appétence dans le grand public. Le temps est venu de rendre le débat accessible au plus grand nombre. »
    Pas de doute, le gouvernement poursuit ses “réformes” !

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