Benoît-et-moi a traduit ce qui tourne en boucle depuis hier :
"Se concentrer sur le préservatif veut dire banaliser la sexualité, et cette banalisation représente justement la dangereuse raison pour laquelle tant et tant de gens, dans la sexualité, ne voient plus l'expression de leur amour, mais seulement une sorte de drogue, qu'ils s'administrent. C'est pourquoi la lutte contre la banalisation de la sexualité fait aussi partie du grand effort afin que la sexualité soit valorisée de façon positive, et puisse exercer son effet positif sur l'être humain dans sa totalité.
Il peut exister des cas isolés justifiés, par exemple quand une prostituée utilise un préservatif, et ceci peut être le premier pas vers une moralisation, un premier acte de responsabilité pour développer à nouveau la conscience du fait que tout n'est pas permis, et qu'on ne peut pas faire tout ce qu'on veut. Toutefois, ceci n'est pas le vrai moyen pour vaincre l'infection du HIV. Une humanisation de la sexualité est vraiment nécessaire."
Le Pape dit aussi :
"Les perspectives de "Humanae vitae" restent valides, mais c'est une autre chose de trouver des chemins humainement praticables. Je pense qu'il y aura toujours des minorités intimement persuadées de la justesse de ces perspectives, et qui, en les vivants, en seront pleinement satisfaits de manière à devenir pour les autres un modèle fascinant à suivre. Nous sommes des pécheurs. Mais nous ne devrions pas le prendre comme argument contre la vérité, quand cette morale élevée n'est pas vécue. Nous devrions chercher à faire tout le bien possible, nous soutenir et nous encourager mutuellement. Exprimer tout cela aussi du point de vue théologique, conceptuel et pastoral dans le contexte de la sexologie actuelle et de la recherche anthropologique est une grande tâche à laquelle nous devons nous consacrer plus et mieux."
"Aurait-il dû éluder la question – l'exploitation de sa réponse étant prévisible, et l'ennemi cherchant comme d'habitude la plus minuscule fissure pour investir la place? Mais il n'est pas du genre à se dérober ["Priez pour moi, afin que je ne me dérobe pas par peur devant les loups", NDMJ], et de son côté, Peter Seewald avait bien annoncé qu'il n'éluderait justement aucune question, et que certaines de ses réponses déplairaient des deux côtés. Damian Thompson, dans son blog généralement excellent, titre "Le commentaire extraordinaire de Benoît sur le préservatif et le HIV prouve sa charité et son bon sens". Et plus loin dans son article, il écrit que la réponse du Pape aide à clarifier des années de confusion désastreuse dans le domaine du sida et du préservatif. C'est une façon de voir l'aspect positif des choses.
Quoiqu'il en soit, il ne fait aucun que le Saint-Père a longuement réfléchi, avant de dire cela, et d'autoriser sa publication. Il reste à espérer que la conférence de presse de présentation, prévue le 23 novembre au Vatican, en présence de Mgr Fisichella, de Luigi Accattoli, de Don Costa, le directeur de la LEV, et bien sûr, de Peter Seewald lui-même, permettra de recadrer les premières interprétations fallacieuses.
Juste une petite remarque – peut-être révélatrice du milieu dont part l'"offensive" – pour conclure. Les medias parlent de "prostitué mâle", John Allen lui-même utilise l'expression male prostitute. Mais sur le site du Vatican, l'OR écrit bien, noir sur blanc, le terme féminin: prostituta. Y aurait-il une erreur dans la version italienne? S'agirait-il d'une coquille de l'OR? Ou bien d'une confusion pas si innocente? A suivre!"
François
Bon ba va falloir faire de la com, parce que les médias commencent déjà à s’emparer d’une façon malsaine du sujet. Je n’ose pas imaginer les propos des journalistes sur TF1 et France2 ce soir au 20h…
C.B.
En termes crus, j’interprète:
vous utilisez un préservatif. O.K. C’est votre droit le plus strict. Dans votre “relation”, c’est qui “prostitué/e”: vous? votre “partenaire”?
Posez-vous des questions, ce sont de vraies questions, même s’il ne s’agit, éventuellement, que d’un plan symbolique.
Pour nous, chrétiens, lien évident avec l’Apocalypse.
lerv1
Allez voir la vidéo de France 24. Les propos de Michel Odon sont tous simplement scandaleux!
gm
A voir le contentement (dans les médias) de certains cathos aux sorties de messe , on se demande s’il va être facile d’expliquer les “nuances” dans les propos de notre St Père ?
S’est-il fait “avoir” par le journaliste ?
Il reste que la morale chrétienne ne peut permettre le mal même dans certains cas.
Sinon on peut aussi prendre la pillule dans certains cas : maladie, grossesse rappprochée etc…
Avec cette règle du “certain cas”, on n’en arrive à un libre arbitre qui n’est pas acceptable ni catholique !
Yves
CORRECTION : Comme d’habitude, beaucoup d’hérésies doctrinales sont dans la Croix. Dominique Greinier, l’assomptioniste rédacteur en chef religieux à la Croix, invoque de manière fallacieuse la théologie du moindre mal qui obéit à la Loi de la gradualité pour déformer les propos du Pape. Le Salon Beige devrait rappeler que l’on ne peut pas justifier la Loi de gradualité pour des actes intrinsèquement illicites.
http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-loi-de-gradualite-qu-entend-le-magistere-par-loi-de-gradualite–37220350.html
Isabelle
Combien de lignes sur les 200 pages ? Les journalistes ont vraiment un tropisme sur le sujet. Il ne faudrait tout de même pas masquer une fois de plus la montagne de réflexions passionnantes sous la taupinière concernant le caoutchouc ! Une fois de plus
ils sont vraiment affligeants, n’entrons pas dans le piège…
Jean Theis
Le problème du préservatif est qu’il a des petits trous…
Alain
Pour être franc, ce sont les deux premières phrases du paragraphe “Humanae Vitae” qui me troublent profondément. Les voici:
“Les perspectives de “Humanae vitae” restent valides, mais c’est une autre chose de trouver des chemins humainement praticables. Je pense qu’il y aura toujours des minorités intimement persuadées de la justesse de ces perspectives, et qui, en les vivants, en seront pleinement satisfaits de manière à devenir pour les autres un modèle fascinant à suivre.” (Fin de citation)
Pour moi les perspectives d’Humanae Vitae sont humainement praticables. Je les pratique et je n’en souffre pas, bien au contraire ! La méthode Billings est tout à fait vivable et bien plus : elle est un mode de vie, le modèle Creighton est excellent, tout comme les “Naprotechnologies”. Ils apportent des solutions performantes aux problèmes d’infertilité (bien plus que les méthodes in-vitro et autres). Si ces domaines se développent rapidement dans le monde Anglo-Saxon, leurs conséquences concrètes sont très lentes à pénétrer le “Vieux Continent” (en tous cas la France, je ne sais pas pour le reste mais c’est ce qui semble). Tout cela n’est pas réservé à une élite, je ne me sens pas un surhomme. Peut-être ma femme l’est-elle ? C’est possible… Statistiquement il y a eu plus de femmes mariées Saintes que d’hommes. Cela dit, je ne pense pas que cela soit déjà le cas mais je vous promets de faire plus d’efforts dorénavant pour considérer mon épouse sous cet angle ! Est-ce que ce propos du Saint Père n’induira pas des dommages ? Est-ce qu’il n’aurait pas plutôt dû soutenir l’aspect concret et réalisable des exigences d’Humanae Vitae ? Et souligner les réussites scientifiques des dernières décennies qui permettent leur mise en application de plus en plus facile ? N’est-ce pas comme si le Saint Père avait ouvert une nouvelle voie à côté de la Voie Étroite : d’un côté Humanae Vitae pour les surhommes et de l’autre des “chemins humainement praticables” ? Chemins “humains” dont j’ai peur d’imaginer ce qu’ils peuvent bien être, ou ce que les médias s’empresseront de dire qu’ils sont…
Concernant la deuxième phrase, je suis d’autant plus troublé, j’ai peine à comprendre. Avant tout, je puis vous assurer que personne autour de moi ne voit notre exemple (mon épouse et moi) comme “fascinant”. Bien au contraire, je crois que c’est vu comme plutôt méprisable et stupide. Bien sûr il faut laisser cela à la Providence Divine dont les “temps” ne sont pas les nôtres. Chaque graine est plantée avec son propre cycle de maturation qui peut être différent des cycles humains. Bien sûr, sachant cela je n’ai pas peur de continuer sous le regard indifférent voire hostile de mes frères. J’ai confiance que Celui qui est tout à Sa Vigne nous fera porter des fruits au temps qu’Il aura jugé bon, dans Son Infinie Sagesse. Pout autant, cette mise en singularité, cette séparation que le Saint Père opère en désignant lui-même, Vicaire du Christ sur Terre, des “minorités”, me trouble profondément. Il est le Pape, le gardien de tout le troupeau, et ces “minorités”, je pensais, devaient être toute l’Église selon qu’Humanae Vitae s’adressait au Corps dans son entier. Or il semblerait d’un seul coup que non. Si je ne suis pas d’Église, alors que suis-je ? Si je ne suis plus l’Église, alors qui suis-je Très Saint Père ? Dans quel “tas” m’avez-vous mis ? Me répondra-t-on que vous allez comme Jésus vers les pécheurs et que c’est pour cela que vous parlez ainsi ? Je le conçois mais le Bon Père de la Parabole n’a pas dit à son fils prodigue qui revenait vers lui que son grand frère était d’une minorité “persuadée” et “satisfaite”. Ne suis-je pas un malheureux pécheur ? Un pauvre pécheur qui demande vers où naviguer. Vers les voies “humainement praticables” auxquelles vous faites implicitement référence ? Ou bien vers les voies tracées par vos prédécesseurs pour toute l’Église et non pas pour “des minorités”
[Vous faites partie de la minorité qui vit d’Humanae vitae et ce que le Pape veut dire, c’est que, par votre exemple, vous témoignez de la possibilité de vivre ainsi, face au monde qui salit la sexualité et à nos contemporains qui pensent que c’est impossible.
Le Pape sait bien que, malheureusement, bon nombre de catholiques ne suivent pas HV. C’est une réalité bien connue.
MJ]
Alain
Oui je le conçois bien, mais c’est troublant. Pour moi, la Sainteté a ceci de magnifique qu’elle est précisément “humainement praticable”. Mais soit, le Saint Père parle ainsi, j’ai confiance en lui. Je ne comprends pas tout mais j’ai confiance, le Seigneur parle par son Vicaire. Fiat voluntas Tua. Vous avez raison une grande majorité de Catholiques ne suit pas HV. C’est bien vrai, c’est bien triste. Devant ce constat le Pape prend le discours qu’il considère le plus adapté, j’ai confiance en son savoir et son approche humaine. Je demeure humainement et intellectuellement troublé mais la Sagesse du Très-Haut me dépasse. Ainsi soit-il.
m
Quand on est sidaïque, qu’on le sait et qu’on a malgré tout des rapports non protégés, cela peut être considéré au niveau de la loi (sans parler de la morale de l’église) comme une tentative d’homicide. Il me semble qu’il y a eu déjà des condamnations de ce genre.
Ce qui est évoqué par le Pape est tout à fait particulier et ne contredit en rien la doctrine de l’église. Une doctrine qui ne se corrige pas par un simple entretien avec un journaliste, mais par des textes bien précis et d’une autre ampleur(juste remarque pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler notamment du décalogue – Tu ne tueras point, et des encycliques plus récentes!). Ce n’est pas ajouter un péché (utilisation du préservatif) à un autre péché (commerce de son corps, luxure, etc).
Ce n’est pas à confondre non plus avec une fausse charité compassionnelle comme l’avortement pour une gamine enceinte.
Tout cela ressemble encore au “buzz” habituel pour tous les propos du St Père pour rendre inaudible le message de l’Église.
Le simple bon sens, sans connaître par coeur les encycliques, mais avec une simple confiance dans ce que dit le Pape, et dans le fait qu’il ne va pas changer la doctrine de l’Eglise, devrait permettre de comprendre sans difficulté cette phrase sur le (ou la) prostitué(e) et le préservatif.
Faire monter la “mayonnaise” correspond soit à une volonté journalistique et on se doute pourquoi, soit à un mauvais esprit de la part de courants dits catholiques qui peuvent ainsi taper de nouveau sur le Pape et Rome (les uns parce que c’est un Pape trop progressiste, les autres parce qu’il ne l’est pas assez!).
La meute est de nouveau sortie du bois, et pendant ce temps, on oublie les chrétiens persécutés, les rosaires pour la vie, la veillée du 27 novembre,etc. Bref les sujets importants sont occultés. N’est ce pas aussi le but de la manoeuvre?
ewart
Si le Saint-Père a estimé devoir revenir sur le sujet, c’est parce qu’il sait à quel point ces propos antérieurs ont été mal compris.
Mais avant l’incompréhension il y a la mauvaise foi , qui précède auprès du grand public la réception des propos. On se demande si le silence n’est pas préférable…
Les réactions journalistiques , même supposés “avec une très bonne connaissance de l’Eglise ” ( je cite France -culture de ce matin ! ) sont affligeantes de bêtise et de mauvaise foi : ” c’est un pas vers la mise en pratique de la charité chrétienne , car la charité chrétienne c’est l’amour du prochain et non pas sa condamnation, même si elle est séropositive et si sa sexualité est différente” nous informait ce matin “spécialiste de l’Eglise ” qu’est Monsieur Duhamel .
Nos journalistes sont presque tous des glands auxquels la partie éponyme du corps masculin tient lieu de cervelle.