3 cardinaux disent ouvertement attendre du pape François, au sujet des thèmes discutés au synode, une parole claire et en pleine continuité avec le magistère précédent de l'Église. Extraits des traductions de Benoît-et-moi :
Cardinal Sarah :
"Le Synode a voulu aider et accompagner ces baptisés qui se trouvent dans une situation de vie contraire aux paroles de Jésus. Et il a annoncé que la porte est toujours ouverte pour eux, puisque Dieu ne cesse d'appeler à la conversion et d'agir dans leur cœur pour régénérer leur désir vers la vie pleine que Dieu nous a annoncée.
Certainement, proposer des voies qui ne conduisent pas à cette vie pleine n'est pas "ouvrir les portes". La porte que Dieu ouvre nous conduit toujours à lui, à la demeure où nous pouvons vivre sa vie. Le péché ferme la porte de la vie. Admettre une personne à la communion eucharistique lorsqu'elle vit en contradiction manifeste avec les paroles du Christ signifie ouvrir une porte qui ne conduit pas au Christ, à savoir fermer la vraie porte de la vie. Rappelons-nous: la porte c'est Jésus, l'Église ne peut ouvrir que cette porte; le pasteur qui ne peut pas entrer par cette porte n'est pas un vrai pasteur. Car "celui qui n'entre point par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand. Mais celui qui entre par la porte est le pasteur des brebis. En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis." (Jn, 10, 1-2.7).
Le document du synode (nn. 84-86) n'affirme rien d'autre et le texte écrit est le seul sûr pour interpréter correctement ce que le synode a voulu dire. Le document parle du devoir du pasteur d'accompagner les personnes, sous la conduite de l'évêque, mais il ajoute aussi, et cela est très important, que l'accompagnement doit se faire "selon l'enseignement de l'Église". Cet enseignement inclut sans aucun doute la lecture non déformée, mais complète et fidèle de "Familiaris Consortio" n.84 et de "Sacramentum caritatis" n.29, ainsi que du Catéchisme de l'Église Catholique.
L'accompagnement, qui tiendra compte des circonstances concrètes, a un objectif commun: conduire la personne vers une vie en accord avec la vie et la parole de Jésus; et, au bout du chemin, la décision d'abandonner la nouvelle union ou de vivre en elle dans la continence absolue. Renoncer à cet objectif c'est renoncer aussi au chemin.
Il est vrai que le texte ne répète pas explicitement cet enseignement, et en ce sens il a été interprété de différentes manières par la presse. Mais c'est une interprétation abusive, trompeuse, qui en déforme la signification. Le texte ne parle jamais de donner l'eucharistie à ceux qui continuent de vivre d'une façon qui lui est manifestement contraire. S'il y a des silences, ils doivent être interprétés selon l'herméneutique catholique, c'est à dire à la lumière du magistère précédent et constant, un magistère qui n'est jamais nié par le texte. En d'autres mots, aux divorcés remariés civilement la porte de la communion eucharistique reste fermée par Jésus lui-même qui a dit: "celui qui répudie sa femme, si ce n'est pour adultère, et en épouse une autre, commet un adultère. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni! "(Mt, 19, 9.6).
[La porte] est fermée par "Familiaris Consortio", n. 84, par "Sacramentum Caritatis" n. 29 et par le Catéchisme de l'Église Catholique. Enfoncer cette porte ou rentrer par un autre côté signifie réécrire un autre évangile et s'opposer à Jésus Christ Notre Seigneur. Je suis tout à fait certain que le pape François interprète les numéros 84-86 de la Relation synode en parfaite continuité et fidélité à ses prédécesseurs. En effet, dans une interview au quotidien argentin "La Nación" il a affirmé: "Que faisons nous avec eux, quelle porte peut-on ouvrir? Il y a une inquiétude pastorale, et alors, allons-nous leur donner la communion? Ce n'est pas une solution que de leur donner la communion. Ceci uniquement n'est pas la solution, la solution est l'intégration"."
Cardinal Napier :
"En revenant sur les deux derniers synodes, j'identifie une claire évolution partant d'un fort accent sur les problèmes et défis auxquels la Famille est confrontée, vers un examen plus attentif de ce que Dieu attend de la Famille qu'il a établie depuis le début, qu'il a appelée à élever et prendre soin des enfants et qu'il a ensuite envoyée bâtir l'Église et la Société. Alors que de nombreuses interventions ont continué à mettre en évidence deux problèmes spécifiques, beaucoup de Pères Synodaux ont gardé ce thème à l'esprit et se sont donc concentrés sur ce que l'Eglise doit faire pour clarifier auprès des familles que leur appel est un réel appel de Dieu – croître et se multiplier, de manière à prendre soin de toute la Création de Dieu.
J'attends du Pape François qu'il fasse clairement la lumière sur ce que les couples mariés doivent faire pour construire des mariages solides par le Sacrement du Mariage et une vie de famille bien structurée qui mette l'accent sur la Prière, les dévotions et les Sacrements, tous célébrés ensemble comme une Famille! Nous attendons une forte réaffirmation de l'enseignement de l'Église avec un fort accent sur la préparation et l'accompagnement des nouveaux époux et de ceux en des situations difficiles."
Cardinal Pell :
"Certains ont voulu dire, à propos du récent synode, que l'Église est confuse et répand la confusion, dans son enseignement sur la question du mariage. Ce n'est pas le cas. La doctrine de l'église sur la sexualité, le mariage et la famille continue de se fonder sur l'enseignement propre de Jésus au sujet de l'adultère et du divorce. L'enseignement de saint Paul sur les dispositions adéquates pour recevoir la communion reste fondamental dans la question controversée de l'impossibilité de donner la communion aussi aux divorcés civilement mariés. Une telle "possibilité" n'est même pas citée dans le document synodal. Nous attendons maintenant l'exhortation apostolique du Saint-Père, qui va encore une fois exprimer la tradition essentielle de l'Église et soulignera que l'appel au discernement et au for intérieur peut être utilisé uniquement pour mieux comprendre la volonté de Dieu, ainsi qu'elle est enseignée dans les Écritures et par le magistère, et ne peut jamais être utilisée pour mépriser, déformer ou réfuter l'enseignement établi par l'Église.
Prions ce soir pour notre Saint-Père François afin que, comme saint Clément, il prépare cet enseignement pour clarifier aux fidèles ce que signifie suivre le Seigneur, dans son Église, dans notre monde. En cette fête de saint Clément prions pour le pape François, afin qu'il continue à enseigner et à nous exhorter à suivre les vérités de la foi, qui sont toujours plus fortes qu'un aride laïcisme horizontal."