Dans un article traduit par Benoît-et-moi, Antonio Socci dénonce le "Synode des médias" qui vient contredire le vrai Synode :
"[…] Demandons-nous: le n°85 de la Relatio permet-il oui ou non l'accès à l'Eucharistie des divorcés remariés? Le New York Times rapporte la réponse donnée par l'adjoint du Père Lombardi, l'ultrabergoglien Père Rosica. C'est une réponse qu'il a donnée à contrecoeur, mais – mis le dos au mur – il a dû la donner clairement. Voici ce que nous lisons dans le New York Times: «Les journalistes qui cherchaient des éclaircissements se sont pressés autour du porte-parole: "ils ne peuvent pas recevoir la communion" a dit le père Thomas Rosica». […]
Reste une question: s'il y a eu une réponse si claire, comment est-il possible que les journaux italiens [et Français, NDMJ] aient écrit (et continuent d'écrire) le contraire?
A lire les journaux italiens hier et à entendre les nouvelles sur le Synode, il semble que l'approbation de la communion pour les divorcés remariés soit la nouvelle la plus certaine de l'histoire. Un coup d'œil sur les titres des premières pages des journaux suffit.
- Corriere della Sera: "Le Synode s'ouvre à la communion pour les divorcés."
- Repubblica: "Oui aux divorcés, mais le Synode divisé".
- La Stampa: "Communion aux divorcés, oui du Synode à un vote près".
[…] En réalité, c'est ce qui ressort de la lecture objective de la "Relatio". Comme je l'ai expliqué dans mon article d'hier, dans le document final du Synode, il n'y a aucune référence à l'accès à l'Eucharistie pour les divorcés remariés, une révolution qui – renversant la doctrine et la pratique établie depuis des siècles sur la base de la Sainte Ecriture – si elle avait été vraiment approuvée devait être mise non seulement noir sur blanc mais également longuement traitée, avec des pages et des pages de soutien magistériel (qui toutefois n'existent pas).
Il y a dans la "Relatio" un accueil sincère, de la part de la communauté chrétienne, aux divorcés qui ont fait un second mariage civil. Mais on ne parle pas pour eux d'accès à l'Eucharistie (qui est impossible, comme le réaffirmait "Familiaris consortio" de Jean-Paul II, tout en valorisant l'accueil).
Mais alors que s'est-il passé? […] Pour mieux comprendre, essayons de regarder les titres que les journaux étrangers ont faits sur les conclusions du Synode. Comparons-les aux premières pages des journaux italiens (ndt: et, peut-être à un degré moindre, français!).
Voilà le titre qu'a fait El Pais, l'homologue de la Repubblica en Espagne: "Le Synode de la famille se conclut sans répondre aux attentes du pape".
Allons de l'autre côté de l'océan et voyons le titre du Wall Street Journal: «Les évêques conduisent le pape à la défaite sur l'ouverture aux catholiques divorcés". Sous-titre: "Le synode se termine sans approuver un parcours pour accéder à l'Eucharistie pour ceux qui sont divorcés remariés."
- Le Sunday Times: "Le Pape attaque les évêques pour avoir bloqué la réforme gay".
- Le Daily Telegraph: "Le Synode est terminé. Rien de substantiel n'a changé".
- La revue catholique ultraprogressiste The Tablet écrit sans ambages: "Le Synode sur la Famille s'achève sans consensus sur la question de la communion pour les catholiques divorcés remariés et avec le rejet de tout changement dans l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité."
La comparaison entre les titres italiens et ceux du reste du monde est objectivement impressionnante. Les médias italiens voudront-ils se poser des questions? Se rendront-ils compte qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond? […]
Une fois de plus, comme dans la période post-conciliaire, on essaie de remplacer le "vrai Synode" (celui des documents) par le "Synode des médias". Ce serait un véritable coup de force. Les médias seraient-ils dans le jeu?"