L'abbé Fabrice Loiseau, répondant à des commentaires de fidèles inquiets sur sa page Facebook, resitue la place du Synode dans l'enseignement de l'Eglise, rappelle l'attachement nécessaire au pape, et sans cacher son inquiétude, demande que l'on prie pour sortir de cette situation d'ambigüité :
"Merci à Thibaud Collin pour son analyse , je ne crois pas que les prêtres français réalisent encore ce qui se passe , j' arrive de Rome et je dois faire part de ma stupéfaction . Ceux qui me connaissent le savent bien , je prends toujours la défense du St Père et je suis partisan de l' herméneutique de la continuité. Suite à vos commentaires sur facebook je rappelle que le Synode n' est pas une instance magisterielle et encore moins un enseignement infaillible . En émettant des critiques sur le flou de trois paragraphes qui risquent de créer une crise sans précédent sur cette question des divorcés remariés , je n' attaque en rien le pape François .
Attention à vos commentaires , notre attachement et notre fidélité au st Père ne sont pas ébranlés . Le Pape n' a pas enseigné à toute l' Eglise que les divorcés remariés pourraient communier , en montrant que cette doctrine est révélée ou en connexion avec la Révélation. Ce n 'est ni du magistère extraordinaire, ni du magistère ordinaire , ni du magistère authentique . Le synode est un conseil. Attention au sentimentalisme qui n' a rien à voir avec le sens de l' Eglise . Aline Lizote , Thibaut Collin , Mgr Anatrella , de nombreux dominicains , des pères abbés d 'abbaye bénédictines , plusieurs évêques de France opposés à ces numéros ne jouent pas contre le Pape . Ils demandent une clarification.
Quel est l' enjeu ? L 'intégration ecclésiale des divorcés remariés demandée par les trois paragraphes ne précise pas s'il s 'agit de la communion sacramentelle , mais le laisse supposer . Dès le lendemain du synode Mgr Brunin et de nombreux journaux disaient que c 'était acquis, d 'autres disaient l' inverse . Si un suivi spirituel par un évêque suffit pour donner l' absolution sans que le premier mariage soit déclaré nul , cela veut dire que rompre le lien conjugal n' est plus un péché grave . Nous ne sommes plus dans la Miséricorde qui accorde le pardon au repenti puisque dans ce cas on justifie la personne sans qu'elle change de vie . Quitter son conjoint et se remarier sera donc possible avec l' accord de l' ordinaire . Dans la situation actuelle de la fragilité du mariage et vu la difficulté dans nos préparation des fiancés pour leur faire comprendre l' indissolubilité du lien, cela me paraît une folie. Nombreux seront les couples qui se diront qu' en cas de difficultés un simple entretien avec l' évêque donnera la possibilité de se remarier . C 'est à l' encontre de Veritatis Splendor et de 2000 ans d 'enseignement sur l' indissolubilité . Pourquoi avoir préféré des schismes et des martyrs plutôt que d 'absoudre des rois infidèles ?
Le mariage va être encore plus fragilisé , nous sommes loin de la Miséricorde.
Si le St Père n intervient pas pour clarifier la situation nous nous préparons à l'une des plus grosses divisions de l' histoire de l' Eglise … Mes amis prions !
Abbé Loiseau"