La révolution internet avec l’explosion des plateformes de vidéos en ligne pose une sérieuse question quant à la durée de vie restante du média télévisuel. TF1 voit sa part de marché en constante chute libre depuis 1995, avec 37,3% de part de marché à cette époque pour se retrouver à 22,9% en 2014. La part des investissements publicitaires bruts des annonceurs sur le marché de la télévision, qui s’établissait à 40% pour TF1 en 2010, a perdu 7 points en à peine 4 ans, s’établissant à 33% en 2014 pour le groupe privé. Sur l’année 2015, le CA du groupe a baissé de 87,5 millions (-4,2%) par rapport à l’exercice précédent, pour un total de 2,004 milliards d’euros. Ce chiffre d’affaires, qui était évalué en 2007 à 2,763 milliards d’euros, a donc perdu près de 30% en seulement 8 ans.
En 2014, les Français ont regardé la télévision en moyenne 3 heures et 41 minutes par jour, soit 5 minutes de moins qu’en 2013 et 9 minutes de moins qu’en 2012. Mais cette baisse est particulièrement criante chez les jeunes : les jeunes de 13 à 24 ans regardent en moyenne 1h30 la télévision par jour, contre 3h41 pour l’ensemble de la population française. Ils privilégient la télévision de rattrapage (replay) mais aussi des plateformes de vidéos en ligne.
Si la télévision est encore leader, cela ne devrait pas durer éternellement. La publicité télévisuelle est en baisse. A l’inverse, la publicité sur internet a explosé sur cette même période, passant de 1,5 milliard d’euros en 2010 à près de 2,5 milliards d’euros en 2014. Lorsque l’on sait que les revenus publicitaires constituent la principale ressource financière des groupes audiovisuels (59,7% du CA du groupe TF1 SA pour exemple), la question portant sur la pérennité de ce modèle économique a le mérite d’être posée.
C'est à un rééquilibrage que l'on assiste : la fin annoncée du monopole de la télévision indique que les Français vont de nouveau choisir la source de leurs informations afin de sortir du politiquement correct et de la pensée unique. La diversification de l'offre, avec la TNT et internet, permet désormais d'avoir des donc de cloches différents, ce qui ne plaît pas à certains médias, jaloux de leur monopole. Quand l'information était détenue par l'ORTF les élites hurlaient à la dictature, mais détenue par Drahi et Bergé, on vante son pluralisme !