La communauté cistercienne de Latroun, fille de Sept-Fons, a été fondée en 1890 en Terre sainte. La guerre qui déchire cette région du monde l’affecte. Un incendie s’est approché jusqu’aux murs du monastère le 29 avril dernier. S’il a, grâce à Dieu, épargné les bâtiments, il a détruit plusieurs hectares de vigne (un tiers) et la moitié des oliviers centenaires pour beaucoup centenaires. Le vin et l’huile d’olive sont le gagne-pain de la communauté.
Cet incendie s’est produit dans un contexte de renaissance de la communauté. La situation de la Terre sainte a pour conséquence que les vocations sacerdotales et religieuses, également monastiques, sont rares. Seules des vocations venues d’ailleurs rendent possible le maintien de la vie religieuse sur cette terre où le Seigneur a vécu. Si l’abbaye de Latroun a accueilli exceptionnellement des jeunes chrétiens du pays, et parfois quelques Libanais, ce sont principalement des chrétiens venus de France qui ont constitué la communauté et qui la constitue aujourd’hui. Père Daniel Kvapil, originaire d’Olomouc, devenu moine à Nový Dvůr est l’un de ceux qui, grâce à l’abbaye de Sept-Fons, s’efforcent de faire revivre Latroun qui était devenue une communauté âgée.
Actuellement, Dom Guillaume Jedrzejczak est supérieur de la communauté (commissaire monastique) et Dom Patrick, abbé émérite de Sept-Fons, tient la place du supérieur local. La présence de neuf frères de Sept-Fons qui ont entre 27 et 77 ans soutient les six frères de Latroun.
Avant même l’incendie, les frères avaient engagé un programme de travaux, en commençant par l’hôtellerie qui n’avait vu ni plombier, ni peintre ni électricien depuis Mathusalem. Même les toiles d’araignées étaient d’époque. Aujourd’hui, les frères ont besoin de votre aide : leur économie, qui s’était fort bien stabilisée ces derniers temps, sera lourdement affectée par l’incendie. Et la nécessité de restaurer ce qui mérite de l’être se fait encore plus urgente.
Le feu n’est pas seulement un agent destructeur. Il est aussi symbole du Saint-Esprit. Et de fait, le mouvement de solidarité qui s’est développé parmi les religieux de Terre sainte donne confiance pour l’avenir.
Source : Fr. M.-Samuel, abbé de Nový Dvůr, fille de Sept-Fons