Le procureur de Paris François Molins a pulvérisé les bobards énoncés au lendemain de l’attentat de Nice par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, bobards qui ont conduit les médias à disserter durant une semaine sur la « radicalisation ultra rapide » de cet individu seul – et dépressif – qu’était l’auteur de l’attentat, Mohamed Lahouaiej Bouhlel.
Bernard Cazeneuve avait en effet déclaré :
« Nous sommes face à un attentat de type nouveau […] [Mohamed Lahouaiej Bouhlel] n’était pas connu des services de renseignement car il ne s’était pas distingué au cours des années passées soit par des condamnations, soit par des activités, par une adhésion à l’idéologie islamiste radicale et il semble qu’il se soit radicalisé très rapidement. En tous les cas, ce sont les premiers éléments qui apparaissent. »
Or, François Molins a révélé que Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait prémédité l’attentat de Nice depuis au moins un an, et qu’il disposait d’au moins cinq complices, quatre hommes et une femme –tous de nationalité étrangère ou binationaux – qui viennent d’être mis en examen et, bien sûr, écroués. C’est donc bien une cellule dormante, une de ces cellules qui constituent la cinquième colonne islamiste présente sur le territoire français, qui est passée à l’acte à Nice.
Les investigations ont permis d’établir l’existence de « plusieurs clichés révélateurs », à savoir, notamment, 2 photographies, l’une, prise le 14 juillet 2015, un an jour pour jour avant le carnage, du feu d’artifice de Nice, l’autre prise le 17 juillet 2015, d’un concert sur la promenade des Anglais, « avec divers zooms sur la foule ». A été également été trouvée, entre autres, une photo du 15 août 2015 du feu d’artifice à Nice, « toujours avec un focus sur la foule ».
Le procureur Molins a également révélé que, le 4 avril 2016, Choukri C., de nationalité tunisienne, avait adressé ce message par Facebook à Mohamed Lahouaiej Bouhlel :
« Charge le camion, mets dedans 2 000 tonnes de fer et, nique, coupe-lui les freins mon ami, et moi je regarde. »
Le procureur Molins livre encore de nombreux détails sur la réalité de ce réseau terroriste, dont celui-ci, qui fait froid dans le dos :
« Des images extraites du téléphone portable de Mohamed Walid G. [complice, de nationalités française et tunisienne] en date du 15 juillet 2016, le montrent aussi filmant la scène de crime sur la promenade des Anglais, après l’attentat terroriste, alors que la promenade des Anglais est occupée par des journalistes et des services de secours, avant de se filmer lui-même. »