A la Une du Monde de demain, une interview d’un ex-cadre de Thalès (passé depuis chez EADS), Michel Josserand, mis en examen pour corruption, affirme que le groupe Thalès verse 1 à 2% de son chiffre d’affaires (10,3 milliards d’euros) en commissions occultes. Thalès, qui a déposé plainte contre lui, a opposé lundi un "démenti formel" à ces accusations. Le groupe rappelle, dans un communiqué, que Michel Josserand a été licencié de Thalès "pour avoir commis des irrégularités dans le cadre d’un contrat pour la réalisation du tramway de Nice" et que le groupe a "lui-même porté plainte pour corruption dans cette affaire".
Michel Josserand assure au Monde que la direction de Thalès était au courant des pratiques illégales. Les fonds de corruption sont versés par des sous-traitants basés à l’étranger afin de brouiller les pistes. La corruption est "inévitable en Afrique, en Corée, en Grèce, en Italie… En France, cela dépend des intérêts politiques locaux ou nationaux".
Voilà qui relance les accusations récurrentes de financement occulte des partis politiques, voire de certains hommes politiques, au moyen des ventes d’armes. Ces ventes étant soumies à un strict contrôle étatique, l’autorisation de ces exportations s’obtiendrait parfois moyennant finance (affaires des frégates de Taïwan, Mitterrand, Angolagate & Pasqua, etc.). A moins qu’il ne s’agisse que d’un épisode supplémentaire de la guerre économique que se livrent Thalès et EADS (l’ex-cadre de Thalès est parti chez EADS).
En attendant, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour vérifier des cas présumés de corruption à Tahiti, La Réunion, Tours et Bordeaux, mais aussi en Grèce, en Argentine, en Asie.