De Don Le Gall, modérateur général de la Cté St Martin, à propos de l’Evangile de ce jour :
"La subordination du chrétien au pouvoir civil se prolonge par la subordination du pouvoir civil à Dieu. Rien de plus logique : notre monde est orienté vers sa fin qui est le Dieu Transcendant de qui tout tire son origine et vers qui tout tend pour y trouver son achèvement. Il s’agit donc de subordination et non de soumission du temporel au Transcendant dont le « Royaume n’est pas de ce monde » (Jn, 19, 36). C’est à une véritable réordination du politique que Jésus invite. D’abord à titre personnel, dans la gestion de nos propres affaires, puis au titre de la polis, de la cité, en fonction des engagements politiques de chacun pour le Bien commun. Oui, avant même de penser à évangéliser nos hommes politiques, pensons à la gestion de notre vie personnelle qu’il nous faut redresser en la ré-orientant sur un spirituel qui prime. Spirituel d’abord pourrions-nous dire en appliquant à notre relation aux biens terrestres la foi que nous disons avoir en Jésus et aussi l’espérance qui nous fait désirer le ciel.
« Ils le laissent et ils s’en vont ». Cette description sèche de Matthieu s’oppose à ce qu’au début les pharisiens disaient du Christ « le vrai chemin de Dieu ». Cela nous invite à réfléchir sur le sens que nous donnons à notre quotidien : orienté vers le Père avec Jésus qui est la Voie ? Ou sans Lui, orienté vers d’autres biens éphémères ? A nous de nous approprier cet enseignement, en nous rappelant que, selon ces mêmes pharisiens, Jésus est le « Maître toujours vrai » ! Il nous faut donc « vouloir ce qu’Il veut », comme nous l’avons prié dans la Collecte. Ainsi ferons-nous nôtre l’exhortation de Paul « Tout est à vous, mais vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu » !"
MJ
L. Chéron
Bien sûr, toute activité humaine est sous le regard de Dieu, et ses auteurs sont en dernière instance responsable devant lui. C’est vrai d’un artisan, d’un soldat, d’un prêtre comme d’un roi (pour ne citer que des fonctions traditionnelles).
Mais cela ne signifie pas que le pouvoir civil soit subordonné à un pouvoir clérical. Le pape Gélase, au Ve siècle, a très bien résumé la question dans une célèbre lettre à l’empereur Anastase :
“Duo quippe sunt, imperator Auguste, quibus mundus principaliter regitur : auctoritas pontificum et regalis potestas. In quibus tanto gravius est pondus sacerdotum quanto etiam pro ipsis regibus Domino in divino reddituri sunt examine rationem.” Ainsi, c’est devant Dieu que les pontifes rendent compte de la mission qu’ils ont eu de d’éclairer la conscience des princes, mais non de les gouverner. Ce ne sont pas les princes qui rendent compte aux pontifes.