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L'Eglise : Benoît XVI

Toute l’histoire a pour centre le Christ

De retour à Castel Gandolfo le pape a présidé la prière de l’angélus. Il a exhorté les fidèles :

"Dans le calendrier liturgique, le 15 juillet est la mémoire de saint Bonaventure de Bagnoregio, franciscain, docteur de l’Eglise et successeur de saint François d’Assise à la tête de l’ordre des Frères mineurs. Il a écrit la première biographie officielle du Poverello et il fut aussi évêque de ce diocèse d’Albano à la fin de sa vie. Dans l’une de ses lettres, Bonaventure écrit : « Je confesse devant Dieu que la raison qui m'a fait aimer le plus la vie du bienheureux François est qu'elle ressemble aux débuts et à la croissance de l'Eglise ».

Ces paroles nous renvoient directement à l’évangile de ce dimanche, qui nous présente le premier envoi en mission des douze apôtres par Jésus. « Jésus appela à lui les Douze, raconte saint Marc, et il se mit à les envoyer deux par deux… et il leur prescrivit de ne rien emporter pour la route, si ce n’est un bâton ; de n’avoir ni pain, ni sac ni pièces de monnaie dans leur ceinture. Mais de mettre des sandales, et de ne pas emporter deux tuniques » (Mc 6, 7-9). Après sa conversion, François d’Assise a pratiqué cet Evangile à la lettre, devenant un très fidèle témoin de Jésus ; et, associé de manière singulière au mystère de la Croix, il fut transformé en un « autre Christ », ainsi que saint Bonaventure le présente.

Toute la vie de saint Bonaventure, comme sa théologie, ont Jésus Christ au centre de leur inspiration. Nous retrouvons ce caractère central du Christ dans la seconde Lettre de la messe d’aujourd’hui (Ep 1, 3-14), le célèbre hymne de la Lettre de saint Paul aux Ephésiens, qui commence comme ceci : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ qui nous a bénis. Aux cieux, il nous a comblés de sa bénédiction spirituelle dans le Christ ».

L’apôtre montre donc comment s’est réalisé ce dessein de bénédiction, dans quatre passages qui, se référant à Jésus Christ, commencent tous par la même expression « en lui ». « En lui », le Père nous a choisis avant la création du monde ; « en lui », nous avons la rédemption par son sang ; « en lui », nous sommes devenus héritiers, prédestinés à être « louange de sa gloire » ; « en lui », ceux qui croient en l’Evangile reçoivent le sceau de l’Esprit Saint. Cet hymne paulinien renferme la vision de l’histoire que saint Bonaventure a contribué à diffuser dans l’Eglise : toute l’histoire a pour centre le Christ qui garantit aussi nouveauté et renouveau à chaque époque. En Jésus, Dieu a tout dit et tout donné, mais puisqu’il est un trésor inépuisable, l’Esprit Saint n’a jamais fini de révéler et d’actualiser son mystère. C’est pourquoi l’œuvre du Christ et de l’Eglise ne régresse jamais ; au contraire, elle progresse toujours. […]"

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