Editorial d'Aymeric Pourbaix dans Famille chrétienne :
"Ainsi la campagne électorale se focalise-t-elle, à ce qu’il semble, davantage sur les « valeurs » que sur l’économique, plus technique, et dont la marge de manœuvre paraît étroite à la plupart des candidats. Il y a lieu de se féliciter de ce tournant, s’il est le gage d’un vrai débat sur les fondements de la société, du « bien commun », pour employer une notion hélas peu usitée.
De ce point de vue, la polémique créée par la phrase du ministre de l’Intérieur sur « les civilisations qui ne se valent pas » aurait mérité mieux qu’un torrent d’imprécations. Après tout, il n’est pas inutile de savoir si nous souhaitons vivre dans une société relativiste dans laquelle « tout se vaut » et donc où rien ne vaut vraiment : peut-on accepter « n’importe quel choix moral au nom de la liberté individuelle » ? interroge Benoît XVI dans son Message pour le Carême. Ou bien au contraire, sommes-nous capables d’affirmer les valeurs qui nous rassemblent, telles que « le respect des vieillards et l’amour des enfants » ? pour reprendre le beau vers de Victor Hugo.
Dans le même temps, il n’est pas possible non plus d’ignorer que notre civilisation, chrétienne, grecque et latine dans ses origines, risque elle aussi de sombrer dans une « barbarie douce » : la libéralisation du travail du dimanche, les 220 000 avortements par an, l’introduction du gender dans les manuels scolaires, en sont autant d’exemples, parmi d’autres, qui montrent que la société parfaite n’existe pas, si jamais elle a existé un jour…
Faut-il s’y résoudre, en considérant que la réforme de la société est au-dessus de nos forces et que, de toute façon, le « Royaume », celui du Christ, « n’est pas de ce monde » ? Ce serait un refus du monde tel qu’il est, bien peu dans la logique de l’Incarnation. Alors que faire, si l’on ne peut s’en remettre à la seule grâce, car « Celui qui nous a créés sans nous ne nous sauvera pas sans nous », comme le soulignait déjà saint Augustin ?
Une piste concrète, et qui nous concerne tous personnellement, nous est donnée par Pierre Damien. Cet éminent professeur du XIe siècle figure au calendrier des saints de cette semaine, et voici, vue par Benoît XVI, la leçon qu’il nous délivre : « Toute réforme authentique doit être, avant tout, morale et spirituelle. Les changements structurels et techniques sont réellement efficaces s’ils sont accompagnés par un sérieux examen de conscience… Il faut avant tout que chacun commence à se réformer soi-même, en corrigeant ce qui peut nuire au bien commun »."
comena
Les valeurs de Sarközy, c’est la duplicité et la fourberie.