Lu dans Ouest-France :
"Madhumati avait 22 ans. Cette jeune maman pauvre vivait dans l'ouest de l'Inde quand le drame est survenu : elle a été assassinée et son bébé, volé !
« Selon la police, son assassinat est lié à un réseau de trafiquants d'ovules et de voleurs d'enfants », rapporte Asia News. Madhumati aurait refusé de se vendre et de vendre son bébé, retrouvé depuis.
Ce tragique événement met en lumière le drame des femmes victimes de ces trafics sous-terrains qui se développent dans les pays pauvres : « La rémunération des mères porteuses attire de nombreuses femmes. Il n'est pas rare que ces femmes acceptent, plus ou moins contraintes par leur entourage, de porter un enfant pour rembourser des dettes contractées par ailleurs. »
L'Inde souffrait du trafic d'enfants, volés pour être vendus ou ignominieusement exploités. Un nouveau mal s'y ajoute désormais : « Certaines petites filles sont maintenant vendues pour devenir des « machines à bébé », mettant parfois, une fois devenues pubères, plus de dix enfants au monde pour le compte d'autrui. ».
Les pays autorisant directement ou indirectement le recours aux mères porteuses portent une lourde responsabilité. Ce sont eux qui créent ce « marché » aussi indigne et révoltant que celui de l'esclavage. Chaque année, révélait Asia News, 25 000 couples se rendent en Inde pour cela. Le pays dit préparer une loi pour interdire aux étrangers de recourir aux mères porteuses indiennes. Et déjà, les cliniques qui pratiquent ce trafic s'ouvrent au Cambodge !
Il y a deux ans, Sylviane Agacinski alertait sur les conséquences de la reconnaissance des enfants nés de mères porteuses à l'étranger : « Cela reviendrait à légitimer les « gestations pour autrui » pratiquées hors de nos frontières. Elle inciterait les couples à recourir à cette pratique et nourrirait l'industrie procréative où elle existe. » Mais sa proposition pour le tutorat n'a pas été retenue par la France qui a préféré reconnaître la filiation… ce qu'annonçait la philosophe se produit sous nos yeux. […]"