Sébastien Pilard, président de Sens commun, et Anne Lorne, déléguée Sens commun pour le Sud-Est et la région Rhône-Alpes et secrétaire nationale des Républicains chargée de la petite enfance, écrivent dans Valeurs Actuelles :
"Dire qu’il faut transmettre les valeurs de la République, c’est trop faible : il faut transmettre l’amour de la France, expliquait Jean-Pierre Chevènement au Figaro, quelques semaines après les tueries qui ont embrasé la France au mois de janvier. Un message clair qui s’adresse à tous et qui brise le discours ambiant stigmatisant telle ou telle religion.
De fait, nous restons prisonniers d’une vision désincarnée de la France, où l’adhésion à des principes abstraits remplace l’attachement qui nous lie à une terre, une histoire, des hommes et un mode de vie. Les valeurs de la République, pour autant que l’on puisse s’accorder sur leur contenu, ne comporteront jamais un degré d’attraction suffisant pour épouser tous les ressorts de la personnalité humaine. Elles s’adressent à la raison et non au coeur, elles dictent une conduite morale mais n’enracinent pas les personnes dans une histoire faite d’aventures, de défaites et de renaissances. Elles ne proposent, enfin, aucune figure de héros qui puisse constituer un modèle à imiter. Pour importantes qu’elles puissent être, les valeurs de la République ne sauraient remplacer la transmission d’un patrimoine culturel et charnel qui nous constitue dans notre identité et nous rassemble dans un même amour partagé.
C’est pourquoi l’amour de la France constitue le meilleur rempart contre le multiculturalisme qui gangrène la communauté nationale et contre la déculturation qui touche tous les nationaux. Enraciner les gens dans une histoire, c’est les aider à être pleinement ce qu’ils sont et leur permettre de prendre conscience d’une identité qui n’existe souvent que dans les replis inconscients d’une mémoire collective. C’est les élever au-dessus de la société de consommation qui ne concerne que les besoins immédiats de l’homme pour s’adresser à leur âme. C’est passer du registre de l’avoir à celui de l’être, de la froideur des rapports économiques à la chaleur de l’amour patriotique. Amour qui génère une véritable “amitié française”, source du partage et de la fraternité, qui faisait dire à Jaurès : « La patrie est — pour le démuni — son seul bien. » […]"