C’est le quotidien des gendarmes, qui ne bénéficient pas des mesures accordées aux policiers. Le rapport du colonel Henry, commandant du groupement de gendarmerie départementale du Finistère fait état d’une forte dégradation de l’ambiance :
"Le moral des unités de groupement est jugé de très moyen à très mauvais. Dans les douze prochains mois, déjà vacillant, (il) devrait s’aggraver. (…) Personne n’est épargné, jusqu’au sommet de la hiérarchie. Les gendarmes déplorent que les policiers, dont le temps de présence au travail est plus faible que le leur, voient une partie de leurs heures supplémentaires payées quand il est estimé que les militaires peuvent bien attendre.
Le désormais célèbre slogan "travailler plus pour gagner plus" est en contradiction flagrante avec la réalité des heures exercées par les gendarmes par rapport aux policiers. Les gendarmes prennent conscience que finalement, accepter de servir l’Etat en consacrant plus de temps que leurs homologues policiers à leur mission ne leur rapporte rien puisqu’ils passent systématiquement après ceux qui ont un pouvoir de nuisance sociale."
"Nous ne sommes pas très loin de 2001", témoigne anonymement un officier de la gendarmerie. A l’époque, les gendarmes avaient osé défiler dans la rue, alors que leur statut le leur interdit.