Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, salue le "remarquable succès" de l’euro dans une interview que publient mercredi 5 journaux européens, dont le français La Tribune :
"Nous sommes parvenus à offrir à 313 millions d’individus de la zone euro le niveau de confiance monétaire, de crédibilité monétaire, le niveau de taux d’intérêt à moyen et long terme qui étaient le privilège d’une partie d’entre eux seulement". "L’euro a facilité la réalisation du marché unique". "Je confirme que notre politique monétaire reste accommodante".
La réalité est moins réjouissante : les entreprises européennes subissent la forte évaluation de l’euro (par rapport au dollar) et donc elles délocalisent au lieu d’exporter ; les peuples n’ont plus confiance en cette monnaie unique (une monnaie commune suffirait) et demandent son abandon, jugeant au total, que l’euro a plutôt éteint que stimulé l’esprit de réforme. Un échec retentissant, à l’image du projet de traité constitutionnel. Mais Jean-Claude Trichet fait partie de cette race d’idéologues qui imaginent la réalité plutôt que de la regarder.