Une avancée dont nous informe Gènéthique :
En mettant en œuvre l’outil d’édition génétique CRISPR-Cas 9, des chercheurs japonais sont parvenus à supprimer le « troisième chromosome » dans des lignées cellulaires porteuses de trisomie 21. Ils ont publié leurs travaux dans la revue PNAS Nexus [1].
Ces cellules ont été dérivées de cellules pluripotentes [2] obtenues à partir d’un prélèvement cutané effectué chez un enfant d’un an porteur de trisomie 21, alors qu’il allait subir une « procédure chirurgicale médicalement nécessaire ».
La technique employée par les scientifiques leur permet de vérifier que la cellule éditée contient bien un chromosome issu de chaque parent.
Une « preuve de concept »
Les chercheurs ont réussi à supprimer le chromosome supplémentaire à la fois dans des cellules iPS et dans des fibroblastes. En outre, ils affirment que l’édition génétique a permis de « rétablir » de manière « réversible » l’expression des gènes et les phénotypes cellulaires.
Selon l’équipe de Ryotaro Hashizume, des démarches similaires à cette « preuve de concept in vitro ». pourraient être utilisées dans les neurones et les cellules gliales et constituer « la base de nouvelles interventions médicales » pour les personnes porteuses de trisomie 21. Toutefois l’approche n’est « pas encore prête » pour une application in vivo, tempèrent les auteurs de l’étude.
« On est en effet encore loin de l’objectif clinique, et la sécurité sera probablement un défi », abonde Elise Saunier-Vivar, directrice de la recherche de la Fondation Jérôme Lejeune qui se consacre à la recherche et aux soins des personnes porteuses de trisomie 21 ou d’autres déficiences intellectuelles génétiques. Mais ces travaux sont « intéressants et novateurs ».