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Tugdual Derville sur le réveil éthique autour du Téléthon

Dans le dernier numéro de France catholique, le secrétaire général de l’Alliance pour les Droits de la Vie (photo) retrace avec finesse la séquence des événements par lesquels, un peu à la surprise de tous, le mur du silence entourant les compromissions éthiques du Téléthon a été brisé.

DervilleTout est parti, en fait, de l’initiative d’un laïc agissant dans le cadre de fonctions que lui avait confiées son évêque, par un document diffusé par Internet, à l’intention des catholiques du Var. La caisse de résonance médiatique a ensuite donné à l’affaire une ampleur nationale. […]

La défense de l’AFM a quelque chose de désespérément incantatoire : "C’est pour la vie", "C’est légal". Mais son refus de débattre plus en profondeur révèle l’ambiguïté d’un positionnement qui la traverse mais aussi la dépasse : cette tendance de plus en plus affirmée à supprimer, au premier stade de leur vie, les êtres humains porteurs des maladies qu’on entend combattre. […]

Un vent de panique souffle donc sur les organisateurs de l’événement. Sans doute sont-ils désarçonnés par le fonctionnement de l’Eglise qui s’exprime par des voix diverses, avec des sensibilités contrastées, tout en se montrant cohérente sur le fond (la protection de l’embryon) mais sans véritablement ‘communiquer’, sans avoir calculé son impact en termes d’avantages ou d’inconvénients pour elle-même. […]

Comme institution, l’Eglise n’a rien à gagner. Si les dons grimpent, on moquera son échec; si les dons plafonnent, on l’accusera d’avoir porté préjudice à une belle entreprise de générosité. Mais est-ce le critère d’évaluation de son succès ? La culture de vie sera "nouvelle" préconisait Jean-Paul II dans son encyclique l’Evangile de la Vie, "parce qu’elle sera capable de susciter un débat culturel sérieux et courageux avec tous".

Henri Védas (texte complet sur le Forum catholique)

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7 commentaires

  1. On ne peut que se féliciter de ces réactions diverses et spontanées des évêques, qui furent pourtant bien silencieux des années durant.
    ça nous change et ça fait du bien. Que ce succès leur donne des ailes à l’avenir!

  2. Notre fric est une arme,utilisons le pour la fondation Lejeune.

  3. Tugdual Derville souligne qqchose de très important qui nous désarçonne souvent et nous exaspère : l’Eglise parle par des voix (et des voies) diverses, qui peuvent sembler incohérentes dans la forme mais en fait pas dans le fond. Nous sommes si désireux d’unité et si habitués à l’égalitarisme que nous attendons et même exigeons de nos pasteurs une expression unique, uniforme. Je réalise que c’est peut être une erreur d’attendre cela de la sainte Eglise. Le St Père a donc pour mission de donner la synthèse ultime, “l’accomplissement” de la pensée comme Jésus a donné l’accomplissment de la Loi.
    Il nous faut donc nous réjouir quand l’Eglise parle, même si cela peut parfois gripper, crisper, l’annonce de l’Evangille et du Magistère n’est pas univoque “car il y ade nombreuses demeures dans la maison du Père”.

  4. les temps changent très vite, notamment comme c’est le cas ici du fait de l’accélération de l’info du fait de “la Toile”.Dès lors on peut imaginer que l’Eglise , au-delà des critiques instantannées y gagnent en respect car l’opinion publique tant échaudée par bien des scandales de détournement la suivra, d’autant qu’ici il s’agit aussi du porte-feuille…Hors en ces temps de crise des média (du fait d’internet également)ceux-ci , sur un marché désormais beaucoup plus concurrentiel sont davantage tenus de “coller” à l’opinion publique.Tous ne sont plus en état de négliger une frange de leur lectorat ou de leurs auditeurs, et il est moins sûr que les actionnaires d’aujourd’hui soient toujours des idéologues
    accomplis prêts à sacrifier leurs dividendes.
    Dès lors l’Eglise peut et doit enregistrer un premier succès d’un retour opportun sur le champ politique pris dans le sens de sa conformité aves la doctrine de l’Eglise évidemment, ce qui est nouveau. Cela peut ouvrir des horizons nouveaux aux évêques et notamment aux plus jeunes.

  5. A Claire,
    Je lis souvent vos commentaires qui sont intéressants et pleins de bonne foi.Cependant ici je pense que vous faites une erreur qui, souvent appliquée par ailleurs ,peut avoir des conséquences tragiques.Vous confondez notamment “expression ” et “doctrine”.La doctrine de l’Eglise c’est l’enseignement du Christ collationné par l’Eglise au sein de Saintes écritures et enrrichi d’éclaicissements, d’explications et d’exhortations par les les successeurs de Pierre ,dans les encycliques telles que Lumen Gentium, Evangélium vitae, par exemple.
    Si l’EXPRESSION de l’enseignement peut et varier nécessairement, selon le lieu, les personnes, les fidèles, les cironstances. Cette variété d’expression peut effectivement représenter une richesse, à condition cependant que l’enseignement lui-même ne soit pas dénaturé.Prenons un exemple simple: “tu ne tueras point “cela peut s’exprimer en effet de différentes manières”: “tu n’enlèvera pas la vie” ” tu ne trucideras point” etc… mais le fond est le même et signifie que toute vie est sacrée, qu’elle n’appartient qu’à Dieu.
    De même, et un peu plus complexe ,lorsque l’on évoque L’enseignement de Jean-PaulII qui dit à l’égard des atteintes caractérisées à la vie” que nous avons le grave DEVOIR de conscience de nous opposer”, on ne peut pas traduire sans le trahir et trahir ainsi l’Eglise ” l’Eglise dit ceci, mais je laissse LA LIBERTE de conscience aux fidèles”.
    C’est précisémment sur le socle de la doctrine de l’Eglise, enseignement aux hommes de la Vérité unique et indivisible, que peut et doit se faire L’Unite de l’Eglise que vous invoquez.
    Cela ne signifie en rien “égalitarisme” qui ne prend son sens qu’au plan horizontal. Or, l’unité de l’Eglise on pourrait la représenter par la croix: elle se matérialise au plan horizontal par la fraternité du peuple de Dieu, et elle s’élève au plan vertical, tournée vers le Christ, buvant ses paroles.Tel est l’ordre naturel voulu par Dieu : la Lumière vient toujours d’en haut, et c’est ainsi qu’il n’est pas davantage juste de dire que le Saint-Père fait le “Synthèse”.Il peut traduire, réexpliquer, appronfondir et exhorter, mais la “synthèse” préexiste à lui-même.Mêmes infaillibles, Les Papes sont mortels, ils passent. L’Eglise, sein de la Vérité, est immortelle , c’est bien toute sa richesse par rapport au monde dont l’agitation masque la stagnation quand ce n’est la régression.Pour illustrer notre discussion et au risque de taquiner mes amis ou mes proches ” tradis” je vous dirai que cela ne me dérange pas outre mesure que l’Abbé Guy Gilbert se déguise en loubard, ce serait presque un contre-exemple du proverbe l’habit ne fait pas le moine ” ( il peut le faire chez le loubards, à condition qu’il soit clouté !, je plaisante évidemment) ce qui me dérange plus c’est quand il dérape sur le fond devant les télévisions, car cela lui arrive .Toutefois , je l’aime bien quand même ,surtout auprès de ses loubards.
    Pour conclure , Claire, l’Eglise n’est pas une démocratie, elle n’a pas besoin de cet arifice horizontal pour faire son unité , il suffit que chaque fidèle, et le mot n’est pas vain , soit fidèle à la doctrine de l’Eglise, qu’il soit pauvre, riche, aveugle, sourd, jeune ou vieux, balayeur ou chirurgien…pas besoin non plus de l’artifice de l'”égalité” matérielle face à l’amour de Dieu.Voyez-vous la Vérité est une et toute puissante , elle répond à toutes nos attentes que l’on soit fort ou faible , elle transcende tout .C’est pourquoi il faut en admirer toute la splendeur et se garder de la relativiser en la comparant à des notions temporelles.
    En ces temps de Vérité, de splendeur de la Vérité même, l’écueil à éviter c’est le relativisme fils précisemment de l’égalitarisme et autres concepts trompeurs des Lumières.
    Sommes-nous d’accord ?
    bien amicalement,
    In Christo Rege Per Mariam.

  6. Mais… cher Sancenay, je suis complètement d’accord avec vous!! Je pensais expression et pas doctrine bien evidemment!!
    Le mot synthèse est déplacé je vous l’accorde, mais c’est parce que j’aime cette attitude du Pape qui écoute largement, consulte, apprécie et donne le sens final, la voie à suivre. Jean Paul II défrichait, lui laboure profond pour et par la Verité.
    D’accord à 100% l’Eglise n’est pas une démocratie, elle est la famille de Dieu, l’Epouse du Chrsit. A ce titre donc chargée de dignité, de responsabilité… et de beauté.
    Je me réjouissais surtout parce que par des modes différents, la Vérité passe.

  7. Alléluia ! ce sont en effet les mots de “synthèse” et “d’égalitarisme” qui m’ont alertés.Eh bien tant mieux, continuez à vous réjouir en effet de la beauté et de la diversité de L’Eglise.Nous avions eu la même impression, qui dure toujours, avec mon épouse lorsque nous étions allés aux journées mondiales de la famille en 86, je crois.
    Moi ce qui m’a frappé, au-delà de leur différence de style, entre ces deux très grands Papes , que la Providence nous a envoyés, c’est la continuité de leur entreprise de restauration de l’Eglise.J’en ai d’ailleurs eu le sentiment très fort les jour des obsèques de Sa Sainteté Jean-Paul II à Rome, lorsque le Cardinal Ratzinger a prononcé son inoubliable éloge funèbre .Je l’ai ressenti à tel point, que je suis reparti de Rome, avec trois de mes enfants, le coeur léger et l’étrange certitude que cette continuité parfaite et nécessaire serait assurée par le Cardinal Ratzinger.
    Bien à vous,
    ICRpM

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