L’ouverture -toujours à gauche- se poursuit : Jacques Attali a accepté de présider la commission sur les freins à la croissance. Le président Nicolas Sarkozy avait annoncé la mise en place de cette commission le 20 juin, et l’avait chargée de " recenser tous les obstacles à l’expansion", notamment "l’amoncellement des réglementations". Cette commission doit rendre un rapport vers la fin novembre, après avoir abordé notamment le travail le dimanche, en préalable à un éventuel projet de loi.
Cet économiste et écrivain a été le conseiller spécial de l’ancien président Mitterrand de 1981 à 1990. C’est un ancien élève de l’ENA, qui a fondé la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), et préside PlaNet Finance depuis 1998.
Addendum : on peut légitimement s’inquiéter de cette nomination, car il se pourrait bien que parmi le recensement des freins à la croissance, on trouve l’allongement de la durée de vie. Jacques Attali avait déclaré en effet :
"Je crois que dans la logique même du système industriel dans lequel nous nous trouvons, l’allongement de la durée de la vie n’est plus un objectif souhaité par la logique du pouvoir. Dès qu’on dépasse 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société. En effet, du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement.
On pourrait accepter l’idée d’allongement de l’espérance de vie à condition de rendre les vieux solvables et créer ainsi un marché. Je suis pour ma part, en tant que socialiste, objectivement contre l’allongement de la vie parce que c’est un leurre, un faux problème. L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure."
in La médecine en accusation, publié dans L’avenir de la vie de Michel Salomon, Ed. Seghers, 1981. (merci à Feravec)