De Mgr Michel Aupetit, vicaire général du diocèse de Paris et médecin :
"La naissance d’octuplés chez une femme seule de 33 ans, ayant déjà 6 enfants, pose en termes crus et cruels la question du droit à la parentalité. Ces grossesses multiples accompagnent les traitements de l’infertilité en raison de la stimulation ovarienne et des implantations multiples d’embryons conçus en éprouvette. Quand une famille ou une mère se trouve naturellement dans cette situation, la société leur vient en aide au nom de la solidarité. Mais pourquoi créer artificiellement de telles conditions familiales ? Quel respect des enfants et de leur avenir cela suggère-t-il ? D’un côté on supprime avec l’IVG des enfants par centaines de mille, d’un autre on crée des situations aberrantes sans aucune prudence en fabriquant des embryons dont une grande partie sera détruite sans égard pour leur humanité (embryons surnuméraires).
Or, l’enfant n’est pas un droit comme le manger, le boire ou le logement. Il n’est pas un dû. Sinon il devient une marchandise monnayable, manufacturable et qui devra correspondre parfaitement au désir des parents, faute de quoi il sera supprimé (l’exemple des enfants trisomiques éliminés dans 90% des détections anténatales ou cet exemple révélé par un pédiatre d’un couple de pianiste ayant demandé une interruption «médicale» de grossesse au prétexte que leur enfant avait le 5è doigt plus court l’illustrent tristement). A la revendication des années 1960 «un enfant si je veux, quand je veux», il faut ajouter désormais : «comme je veux».
Aujourd’hui, les adultes, parents, médecins, politiques, s’octroient le droit de vie et de mort qui ne peut appartenir à personne, sinon à Dieu. […] Que ce soit dans l’amitié, dans l’amour conjugal ou dans la filiation, l’accueil bienveillant et respectueux est le principe fondamental de ce qui peut alors être qualifié d’humain. Nous savons par le Christ qu’il trouve sa source dans cette relation fondatrice entre Dieu et les hommes issue de l’Amour."
MJ
Pour rappel : tout le monde peut apporter sa contribution aux Etats-généraux de la bioéthique.
Daniel Fattore
L’histoire du couple de pianistes est tout simplement navrante, pour ne pas dire pis.
Quant à la mère d’octuplés, il paraît qu’elle a souhaité également éliminer toute forme de paternité dans son histoire d’enfantement, et, au sens littéral, faire des bébés toute seule. Cela aussi laisse songeur.
Emmanuel
Mgr Aupetit attire notre attention sur la question du bien-fondé du “droit à la parentalité”. Il place son argumentaire dans une perspective essentiellement religieuse, morale et médicale et développe une réflexion à laquelle on ne peut qu’adhérer.
Je note quand même qu’il met en lumière l’extravageance d’avoir trop d’enfants sans en appeler à l’essentiel: la responsabilité. Savoir assumer pleinement sa responsabilité. Etre responsable me semble être un préalable à “l’accueil bien veillant et respectueux”, “dans l’amitié, l’amour conjugal ou dans la filiation”.
Mgr Aupetit affirme que “l’enfant n’est un droit”. Nous sommes bien d’accord. Mais il est ahurissant de faire l’analogie, comme il le fait, avec les droits que seraient “le manger, le boire et le logement”. Lesquels n’en sont très certainement pas non plus.
Pol
@ Emmanuel,
Benoît XVI dit pourtant que “le manger, le boire” est un droit:
“ROME, Jeudi 24 Novembre 2005 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI plaide pour « le droit fondamental de toute personne d’être « libre de la faim » », et dénonce le fait que « des millions de personnes sont condamnées à la faim »…”
http://news.catholique.org/6505-Benoit-XVI-plaide-pour-%C2%AB-le-droit
Daniel Fattore
P. S. : avez-vous la source de l’histoire du couple de pianistes, s’il vous plaît? Ou alors, davantage de détails? Je vous en remercie par avance.