C’est un véritable harcèlement laïcard que subit la Famille Missionnaire de Notre-Dame à Saint-Pierre de Colombier en Ardèche. Nos lecteurs connaissaient déjà l’opposition virulente (ici et ici) menée par une poignée d’écolo-gauchistes contre la construction d’une chapelle dédiée à la sainte Vierge. Un habitant, Daniel Calichon, vient de saisir la justice pour qu’elle se prononce sur le droit de vote de 98 membres de la communauté. Ce triste personnage est connu depuis des années pour s’opposer systématiquement à tout projet de la communauté.
La communauté a été visitée, à sa demande, par un huissier jeudi dernier pour constater ou pas la présence des 98 religieux en question. 35 étaient présents tandis que les autres étaient en mission. Le dossier judiciaire a été transmis à la communauté à 17h45 pour un procès…le lendemain à 9h00. La communauté a donc eu une nuit pour construire sa défense, trouver un avocat et justifier du domicile réel des ces 98 religieux. Et le procès a néanmoins eu lieu dans de bonnes conditions. Les avocats de Daniel Calichon et ce dernier ont fait un focus sur l’histoire de la communauté, de la statue de la Sainte-Vierge, sur leur soi-disant mainmise sur les habitants et sur l’immobilier du village.
Pour la défense, les pièces rapportées ne sont pas toujours très nombreuses dans la mesure où les membres d’une communauté religieuse n’ont pas le même mode de vie que les citoyens ordinaires. Il n’y a pas forcément de feuilles de salaires, de factures de téléphone ou d’électricité qui sont au nom de la communauté. Il y a bien en revanche des pensions de retraites, des domiciliations fiscales de ces personnes sur la commune.
Maître Luc-Etienne Gousseau, avocat de la Famille missionnaire de Notre-Dame : ” Nous avons produit tous les documents idoines et ad hoc qui démontrent que la domiciliation se trouve bien à Saint-Pierre-de-Colombier… très logiquement nous irons vers un débouté de cette requête qui en réalité n’est qu’un prétexte pour instrumentaliser la justice et pour faire comme on dit de la mousse…pour régler son compte avec la communauté… il faudrait que par sagesse tout cela s’arrête” (…)
Le juge rendra son délibéré le 10 mars prochain, quelques jours avant le premier tour des élections. A Saint-pierre-de-Colombier, deux listes s’opposent. Celle du maire sortant Gérard Fargier qui a le soutien de la congrégation religieuse et qui est favorable à la construction de la nouvelle église sur la commune. Puis une liste citoyenne “Colombier en transition” qui s’oppose à ce projet d’église dans la commune.
Comme d’habitude, les médias ont fait preuve de légèreté en omettant un certain nombre de faits ou en se trompant (à partir de 5’30”). En effet, la communauté a déjà gagné un procès similaire en avril 2002 où un des plaignants était d’ailleurs Michel Bonin, membre de la liste actuelle d’opposition. Il suffit également de se rendre sur le site du ministère de l’intérieur et consulter les résultats des municipales de 2014 (victoire du maire actuel avec 78% au premier tour) pour se rendre compte qu’avec 98 voix en moins, le maire actuel aurait été élu sans que son opposant ne soit élu. Il suffit de faire une simple règle de trois… Comment un journaliste peut-il affirmer que 100% des religieux aient voté pour le maire actuel alors que le vote est secret ? Enfin, il faut noter que 30 membres de la communauté, qui ont toujours leur domicile réel à Saint-Pierre, sont inscrits ailleurs, sur les lieux où ils sont en mission pour un temps plus long …
La décision que le juge prendra sera lourde de conséquences car ce dernier est pris au dépourvu par cette démarche de dernière minute. Si un jugement défavorable à la communauté est rendu, ce sont 98 citoyens qui seront privés du droit de vote puisqu’ils n’auront pas la possibilité de s’inscrire dans un autre lieu. Le juge peut-il se permettre une décision si peu respectueuse de la démocratie ?
Pour l’anecdote, les opposants présentent une liste aux élections municipales. Et ce qui est amusant, c’est que Daniel Calichon n’est même pas sur cette liste alors même qu’il est un opposant “historique”. De là à penser que les opposants, déjà peu nombreux, sont de surcroît divisés entre écolo-gauchistes, laïcard-gauchistes et anti-cléricaux tout court ne voient pas en Daniel Calichon un candidat crédible et sérieux, il n’y a qu’un pas que l’observateur amusé du Salon beige ne franchira pas, laissant les habitants se déterminer en leur âme et conscience dimanche prochain…
La Famille Missionnaire de Notre-Dame demande de bien prier pour le juge qui devra rendre sa décision demain en début d’après-midi. France 3 sera bien sûr sur place pour recueillir les réactions…
Addendum :
Le Salon beige a été saisi par les avocats de Daniel Calichon pour nous demander de rectifier notre article dans le sens de la vérité. En effet, j’avais écrit que “les avocats avaient accusé la communauté de dérives sectaires“. C’est effectivement inexact et l’article a été corrigé dans ce sens. Ces termes n’ont jamais été employés par les avocats.
Cette confusion et cette erreur viennent du fait que cette accusation est régulièrement utilisée par certains opposants lors des manifestations et dans les commentaires d’articles (voir ici le commentaire de mami7ou encore ici). Une inscription à la peinture blanche “FMND = secte” était encore visible à l’entrée du village mais a été effacée depuis, en partie, par la DDE. Par ailleurs, Daniel Calichon a autorisé la reproduction en 2017 d’un de ses articles paru dans le numéro 668 du magazine ENVOL à propos de la Famille Missionnaire de Notre-Dame sur un site intitulé “Cercle Laïque pour la prévention du sectarisme” que l’on peut lire ici.
On peut également regarder cet article de 2015 de la Tribune faisant un reportage sur l’association de Daniel Calichon “L’Avenir de Saint-Pierre” où l’on voit d’ailleurs ce dernier déguisé. Ainsi que quelques photos prises à Saint-Pierre de Colombier qui prouvent que l’accusation de “secte” est récurrente :
Nous nous réjouissons donc de cette réaction de la part des avocats de Daniel Calichon. Ce dernier reconnait donc implicitement que la Famille Missionnaire de Notre-Dame est une congrégation religieuse catholique tout à fait légale et reconnue comme telle par l’Eglise catholique en France.
F. JACQUEL
Un seul petit bémol : dans les communes de moins de 1.000 (mille) habitants, ce n’est pas un scrutin de liste, mais un scrutin “plurinominal à 2 tours”. On peut regrouper des candidatures INDIVIDUELLES sur un bulletin commun, mais ce sont toutes des candidatures individuelles. Le jour du vote, on peut rayer des noms et mettre plus d’un bulletin dans l’enveloppe de vote, à condition que le total des candidats choisis corresponde au nombre de sièges à pourvoir.
Pour moins de 500 habitants, on vote pour 11 candidats et entre 500 et 999 habitants, on vote pour 15 candidats…
Philippe Carhon
Effectivement, vous avez raison.
F. JACQUEL
Et pour information, aux élections de 2014, le sieur Cadichon (meilleur score de sa “liste d’opposition”) réunit péniblement 103 voix sur 332 suffrages exprimés (avec une participation de 83,88 %)…
F. JACQUEL
Dernier bémol dans cette affaire : il y a bien 22 candidatures déposées, y compris celle du susdit Cadichon. Je vous renvoie à :
https://elections.interieur.gouv.fr/municipales-2020/007/C1007282.html
😇😇😇
Morin
F. Jacquel,
Vérifiez ce que vous affirmez, la liste est au nom de Romain Calichon et pas Daniel Calichon le plaignant.
Philippe Carhon
Ce n’est pas Daniel Calichon, mais Romain. C’est un autre.
F. JACQUEL
Dans ce petit village, je serais extrêmement surpris que Romain et Daniel ne soient pas apparentés. Il s ‘agit peut-être d’une jalousie familiale qui sert de prétexte à l’attaque contre la FMND…