Sur son blog, Jean-Dominique Merchet, journaliste à Libération, nous informe que le chef d’escadron de Gendarmerie Jean-Hugues Mattelly a reçu, le 8 janvier, un "blâme du ministre de la Défense" pour s’être exprimé publiquement de manière critique envers le gouvernement et la Gendarmerie nationale. Cet officier de gendarmerie, âge de 42 ans, mène depuis plusieurs années un combat pour la liberté d’expression et d’association des gendarmes, soumis au devoir de réserve.
Le ministère de la Défense lui reproche de s’être exprimé sur RTL les 23 octobre et 12 novembre 2007, puis d’avoir signé un éditoriel de l’Essor, le journal de l’Union nationale des personnels en retraite de la gendarmerie. La direction de la Gendarmerie estime que l’officier s’est "largement affranchi" de son devoir de réserve.
Addendum mardi : réaction d’un lecteur :
"Je suis, pour ma part, ravi d’apprendre que cet officier est sanctionné. Il est, en gendarmerie, réputé pour ses positions "pro-syndicats", sous couvert de droit d’expression. Il fait partie de ces gendarmes qui n’ont pas compris qu’ils étaient avant tout des militaires. Il n’a pas compris qu’il était un officier français et non un fonctionnaire. Il fait partie de ceux qui éloignent la gendarmerie des autres armées et qui justifient les critiques acerbes dont vous avez parlé dans des posts précédents. Qu’il s’en aille donc dans la police, il y fera un métier passionnant, plus en adéquation avec ses aspirations. Mais s’il reste en gendarmerie, qu’il ferme sa g[…] comme tous les officiers, car le rôle d’un chef est de montrer l’exemple dans le SERVICE de la Patrie. Pas de défendre les "intérets catégoriels" de ses subordonnés, ni leurs "acquis sociaux". Ces revendications sont contraires la culture militaire, à l’honneur de la gendarmerie. Il est donc juste qu’il soit sanctionné au regard du règlement, et nécessaire au regard de la culture militaire de la gendarmerie. Les cas de rebellion peuvent être légitimes, mais pour de bonnes raisons. Ces revendications n’ont rien à voir avec des cas historiques plus conformes à l’"éthique militaire", comme on dit aujourd’hui…"