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France : Société

Liberté de culte : la décision du Conseil d’Etat sera rendue vendredi

Liberté de culte : la décision du Conseil d’Etat sera rendue vendredi

M. F. Aladjidi a présidé l’audience de ce matin. C’est déjà lui qui avait donné raison aux requérants du mois de mai. De même, c’est de nouveau madame Leglise qui représente l’Etat.

Mgr Valentin, évêque auxiliaire de Versailles, est présent en son nom et pour le collège épiscopal. Il a rappelé les éléments contradictoires donnés par les représentants de l’Etat consultés sur les mariages catholiques.

L’argumentation de Madame Leglise tourne autour de la possibilité pour les prêtres de célébrer les messes et les diffuser en direct ou en retransmission !

Un avocat s’étonne que la limite soit de 6 personnes dans les églises ouvertes, 0 quand la messe est célébrée… alors qu’ils sont plus de 30 dans la salle du Conseil d’Etat !

La discussion s’est aussi penchée sur le motif de l’attestation pour se rendre à l’église : soit l’autorisation d’une heure de promenade dans le rayon d’un kilomètre si c’est possible ou en cochant le « motif familial impérieux ». Les préfets seraient prévenus. Il faut « une distance raisonnable du domicile ». De nombreux fidèles ont été verbalisés en se rendant dans des lieux de culte selon Mgr Valentin. L’instruction des préfets, rappelle Maitre Triomphe, n’est pas publique et visiblement des policiers n’en ont pas été avertis. Il y a un problème de sécurité juridique.

Me Périer a demandé des précisions sur les motifs de déplacement et le nombre de 6 personnes. Que faire s’il y a déjà 6 personnes ? Quelle différence entre 6 visiteurs et 6 fidèles qui assistent à la messe ? Plusieurs avocats soulèvent la difficulté des 6 personnes. Dans une église de la taille de Saint Sulpice 6 personnes c’est absurde. Les 6 doivent-ils sortir le temps de la messe pour revenir juste après ?! Ce seraient les regroupements de 6 personnes qui seraient interdits. Le nombre de personnes présentes (pour le culte et en dehors) serait sous la responsabilité des responsables du lieu de culte.

Me Triomphe demande de quel droit l’Etat juge les obsèques plus importantes que la messe. Il demande si cocher « motif familial impérieux » (suggéré par Mme Leglise) signifie que l’Etat considère le culte comme « impérieux » ?

Surtout, les avocats ont sorti la Note d’alerte du Conseil scientifique du mois septembre, signifiant que les lieux de culte ne sont pas recensés dans les vecteurs de l’épidémie. Le Conseil scientifique proposait de les maintenir ouverts avec les gestes barrières, etc. Il n’y a jamais eu de « cluster » dans les églises, aucune fermeture par un préfet n’a eu lieu ! S’il y a « contamination diffuse » c’est à l’administration d’en apporter la preuve. Me Triomphe cite l’avis du Conseil scientifique du 26 octobre qui rappelle le peu de danger que représente les lieux de culte (avec fidèle). L’avis est en page 28 ici.

Les lieux de culte pourraient rester ouverts, à condition qu’ils respectent les protocoles sanitaires stricts contractualisés.

Me Périer rappelle que, dans les quatre vidéos transmises par le ministère pour prouver le danger de l’exercice du culte, une des vidéos date d’octobre 2019 ! Sur les autres les fidèles respectent masques et distance. Quelle différence entre une messe d’obsèques et une messe de baptême/mariage/etc ? Me Périer rappelle d’ailleurs que l’Etat a décalé l’entrée en vigueur du décret pour le culte, afin de permettre la célébration de la Toussaint, preuve que le danger lors du culte n’est pas si élevé. Quelle est la nécessité sanitaire de la fermeture des lieux du culte ? insiste un autre requérant.

Pour Mme Leglise l’avis du Conseil scientifique est non contraignant pour le ministère, qui ne l’a pas suivi sur d’autres points. Me Triomphe proteste.

Le Conseil d’Etat rendra son ordonnance avant le week-end.

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7 commentaires

  1. Que l’état envoie madame Leglise pour le représenter dans cette affaire de culte montre un sens de l’humour que je ne lui connaissais pas, à en juger par les attitudes de Véran ou Castex !

  2. A mon avis certains se paient gratuitement la tête des cathos. Les échanges sur les attestations ou le nombre comparé aux enterrements ou à la Toussaint sont irréels : de l’authentique foutage de gueule! A l’intérieur de l’église c’est le clergé qui décide, pas le gouvernement dont les règles sanitaires générales doivent être respectées et elles le sont bien mieux que dans n’importe quel supermarché! Quelle étroitesse de vues d’avoir omis la possibilité d’aller à la messe! Mesonges et hypocrisie sont les eux mamelles du gouvernement dès qu’on parle de la religion catholique! Quelle calamité!

  3. Le plus flagrant dans ces débats (cf les innombrables “débats” parlementaires) est que le gouvernement et ses représentants entendent les objections soulevées, laissent parler, mais ne répondent à rien (on est fondé à croire qu’ils sont dans l’impossibilité de sortir ne serait-ce qu’un argument la plupart du temps, en dehors des sophismes usés) et font comme si rien n’avait été dit.
    Dans les faits, on a donc “l’apparence” d’une démocratie réduite à ses formes visibles, mais la “réalité” d’une dictature autoritaire qui impose ses lois.
    Un élément intéressant sur le plan sanitaire: voici un compteur du nombre cumulé de décès en France depuis le début de l’année (https://www.compteur.net/compteur-deces-en-france/). On est autour de 1700 par jour, exactement le chiffre moyen usuel (comme les 2 années précédentes); et depuis plusieurs semaines ce nombre est stable. Je m’interroge: où sont les centaines de décès supplémentaires dus au ‘virus’, annoncés par notre très remplaçable 1er ministre?

    • votre compteur montre le contraire de ce que vous dites…
      2017: 1686
      2018: 1694 (+8) 2920 décès de plus
      2019: 1702 (+8) 2920 décès de plus
      2020: 1735 (+33) 12045 décès de plus

      Il y a donc bien 9000 morts de plus cette année (ce qui n’est pas forcément à attribuer au virus mais peut être à d’autres causes comme le Rivotril…)

  4. C’est fou qu’ils aient mis Leglise pour combattre L’église !

  5. Beaucoup de ces arguments auraient pu être développés déjà lors du premier confinement.
    Que les évêques se lèvent aujourd’hui est une excellente nouvelle.
    Leur attitude d’aujourd’hui montre qu’ils auraient dû remercier en bonne et due forme les auteurs des référés du mois de mai.
    Il n’est pas trop tard pour bien faire.
    Maintenant on peut souhaiter qu’ils commencent à rappeler la morale élémentaire universelle, par exemple “Tu ne mentiras pas.”
    Abbé Bernard Pellabeuf

  6. ça rappelle une formule de l’époque des croisades quand le peuple partait contre l’avis des autorités:
    ”comme ils étaient leurs chefs, ils les suivirent”

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