Partager cet article

Pays : Etats-Unis

La gauche a répandu partout une atmosphère d’intimidation, qui n’est pas sans rappeler le totalitarisme

La gauche a répandu partout une atmosphère d’intimidation, qui n’est pas sans rappeler le totalitarisme

Rod Dreher, journaliste et écrivain américain, éditorialiste à The American Conservative, auteur de Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus: le pari bénédictin, est interrogé dans Le Figaro sur les élections aux Etats-Unis. Extraits :

[…] Il faut encore attendre des données complètes avant de tirer des conclusions définitives, mais ce que je peux au moins dire c’est que le logiciel intellectuel de la plupart des journalistes et des élites, qui prétendent dire quelles doivent être les convictions politiques des personnes de couleur, est complètement obsolète. Les élites américaines sont enfermées dans une bulle épistémologique. Ces gens ne comprennent pas leur pays, ils le craignent et le détestent à la fois. Il est intéressant de voir que pour la seconde élection consécutive, les sondages se sont sérieusement trompés. Pourquoi? Tout simplement parce que les citoyens américains n’osent pas avouer aux sondeurs qu’ils comptent voter pour Trump. Ils craignent de donner des informations compromettantes à des inconnus. Ils ont vu comment la gauche fonctionnait à l’Université, dans les médias et dans les entreprises, et ils savent que s’ils sortent des clous tracés par l’idéologie des «politiques identitaires» de la gauche, ils peuvent en pâtir, et même perdre leur emploi. La gauche a répandu partout dans le pays une atmosphère d’intimidation, qui n’est pas sans rappeler le totalitarisme – tout cela au nom de la pureté et de la «justice sociale». Ces dangereux Robespierre méritent la claque que représente, à bien des égards, cette élection qui est loin de confirmer la «vague bleue» qu’ils espéraient.

Dans quelle mesure le mouvement Black Lives Matter et ses conséquences sur la société américaine ont pesé sur l’élection?

Je crois que ce mouvement a beaucoup compté. D’abord parce qu’il est associé, dans l’esprit de nombreux Américains, aux pillages et aux émeutes qui ont ravagé le pays. Les gens n’osent pas le dire à voix haute, pour ne pas être pris pour des racistes, mais c’est ce que beaucoup pensent en leur for intérieur – et, je crois, ce qu’ils ont exprimé dans les urnes. Ensuite, Black Lives Matter a fait se lever une nouvelle terreur idéologique dans toutes les institutions contrôlées par la gauche, notamment les médias et les facultés. Si vous n’êtes pas d’accord avec leurs propositions, même les plus extrémistes, c’est donc que vous êtes raciste. C’est une sorte de chasse au bouc-émissaire, et les gens n’osent pas se dresser publiquement contre ce mouvement. Mais dans l’intimité de l’isoloir, ils peuvent enfin s’exprimer. Au lendemain de l’élection, j’ai vu sur Twitter certains des partisans les plus engagés de Black Lives Matter dénoncer cette élection comme étant la preuve selon eux que l’Amérique est bel et bien raciste. J’espère que nous serons de plus en plus nombreux à nous opposer à la terreur idéologique qu’ils répandent, et qui est en train de déchirer le pays. […]

Ensuite, et de façon plus inquiétante, comme Hannah Arendt nous en a avertis dans Les Origines du totalitarisme, on reconnaît une société pré-totalitaire à ce que les gens n’y croient plus en l’existence de vérités objectives – une société dans laquelle les gens tiennent des mensonges pour des vérités du moment que cela sert leurs objectifs. Nous vivons certainement dans une telle société aujourd’hui. Mais est-ce seulement vrai de l’Amérique, ou est-ce que cela ne concerne pas l’ensemble de l’Occident, plongé dans la décadence post-moderne?

Enfin, dans un sens plus limité, nous sommes dans une ère de «post-vérité» dans la mesure où nous devenons incapables de dire la vérité de peur de s’attirer les foudres et les châtiments de la classe dominante. En France par exemple, c’est la même chose vis-à-vis de l’islam. Vous savez très bien comment cela fonctionne. À la longue, les gens ordinaires sont las des mensonges officiels, et même si le courage de vivre publiquement dans la vérité leur fait défaut, au moins votent-ils en conscience dans l’isoloir.

Partager cet article

3 commentaires

  1. Le problème actuel dans ces élections est bien le soupçon de fraudes massives au profit des démocrates, par le biais des “votes par correspondance” (on pense aux ‘votes corses’ d’il y a quelques décennies). La nouvelle Cour Suprême va bientôt se retrouver au pied du mur: les juges sauront-ils résister aux pressions?
    A titre de comparaison notre situation en France nous donne un aperçu vertigineux de la réelle force de caractère de nos hommes publics: combien de maires se sont dressés pour sauver leurs petits commerces?

  2. Ambiance pré-totalitaire robespierriste,
    le mot est assez juste, hélas,

  3. bien vu, mais citez ceux qui n’endoctrinent pas, ce sera plus court !

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services