Le PDG de l'entreprise Gautier observait depuis le 8 novembre une grève de la faim à Pavilly, près de Rouen, pour obtenir le droit de licencier un salarié délégué du personnel ayant volé 50 000 euros de matériel. Il a cessé son action après que le ministre du Travail a autorisé le licenciement, a-t-il indiqué jeudi. Jean-François Marteau répond à Nouvelles de France :
"J'ai repris en 2003 une entreprise dans laquelle je travaillais depuis 30 ans et où on écoutait chaque employé. Avec ses 50 salariés, elle avait un caractère très familial que je veille à conserver. Je suis chaque jour dans mon bureau de 6h30 du matin à 20h et les salariés savent qu'en cas de problème humain ou financier, ils peuvent venir me trouver : mes portes ne sont jamais fermées, sauf pendant la grève de la faim. Je tiens à cet humanisme et au caractère familial de notre entreprise. […] en sept ans, on est passé de 50 à 200 salariés. On a également créé une filiale qui fabrique en France des modules photovoltaïques à intégration renforcée au bâti, FranceWatts. Pourquoi le faire à l'étranger alors qu'on a de la main d'oeuvre qualifiée en France ?
Vos salariés vous ont soutenu et ont du, pour cela, débrayer. Leur payerez-vous leurs jours de grève ?
Bien sûr ! Il n'est pas question qu'ils perdent un centime à cause de leur soutien. Je crois que je me souviendrai toute ma vie du jour où ils sont venus à Rouen, avec les camions, me soutenir alors que l'Inspection du travail venait de refuser ma demande de licenciement. J'étais avec mon fils, j'en ai eu les larmes aux yeux…
Que répondez-vous aux syndicats Sud et CGT de l'inspection du travail de Seine-Maritime qui dénoncent votre "comportement" et vous accusent d'avoir exercé "un véritable chantage à l'égard de l'inspectrice du travail ayant refusé le licenciement d'un délégué du personnel" ?
Je leur réponds : "quand vous manifestez, par exemple contre la loi de réforme des retraites, vous cherchez à médiatiser votre combat en bloquant l'économie du pays. Pourquoi je n'aurais pas le droit de médiatiser mon cas ? Pourquoi le patronat n'aurait pas les mêmes droits que les syndicats ?" Le problème, c'est que dans les médias, on ne retient que le patronat du CAC 40. On ne parle pas assez de ces milliers de petits patrons qui oeuvrent chaque jour pour que leur entreprise marche et qui ne cherchent pas à s'en mettre plein les fouilles. […] Le droit des salariés est quelque chose que je ne conteste pas mais il ne doit pas y avoir de salariés privilégiés comme les délégués du personnel ou les syndicalistes. L'obligation de recourir à l'inspection du travail pour licencier un délégué du personnel qui a reconnu son vol n'est pas normal."
Revolté
Si il fallait commenter à chaud cette information, je me rependrais en insultes et malédictions envers ces fonctionnaires malfaisants.
padirac
hallucinant ! Ubuesque! pauvre pays
pmc
Encore une triste illustration de ” l’exception française”.
Il faut du courage aux dirigeants des PME.