"Affecté dans un collège du Val-de- Marne, je devais suivre ma formation à l’IUFM de Créteil […]. De ces quelques semaines, je retiens surtout un sentiment d’ennui et de vacuité : l’IUFM se refuse à la transmission pure et simple de consignes, à l’exposé de conseils fondés sur l’expérience.Le temps s’écoule à élaborer des réflexions, à animer des débats, à “construire la connaissance”. […] La réflexion se fait d’abord en petits groupes. Après vingt minutes de brouhaha, chaque groupe expose ses conclusions aux autres. Re-débat. Les différentes propositions sont ensuite synthétisées, avant que le formateur n’accouche enfin d’une ou deux suggestions. Souvent de bon sens, mais qui ne méritaient vraiment pas qu’on y passe deux heures ! […]
J’ai eu la chance d’échapper aux désormais célèbres “apprenants” (élèves), “espace de socialisation” (cour), “instrument scripteur” (crayon) et autres perles de la novlangue éducative. Les formateurs des IUFM n’en sont pas moins fidèles aux principes généraux édictés par des chercheurs en sciences de l’éducation qu’ils citent abondamment – surtout leur maître à penser, Philippe Meirieu. […] Le formateur me demande comment je compte les faire participer à mes cours. Avant chaque point du programme, je pense les questionner sur le sujet, écouter leurs propositions et répondre à la question en poursuivant le cours. Grave erreur. «Ce qui est dommage, dit le formateur,c’est que, là, le prof assène sa vérité» – et cela, ce n’est pas admis."
Un professeur renonce à enseigner
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8 commentaires
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Ambroisine
Je vois qu’en dix ans, rien n’a changé…
Martine DUBOIS
Lire le livre de Pascal Bernardin : Machiavel pédagogue (Editions Notre Dame des Grâces)ou Marc Le Bris : Et vos enfants ne sauraont pas lire… ni compter !
ça remet les idées en place, conforte dans sa saine conception de l’enseignement, permet de ne pas se laisser décourager ou intoxiquer.
Patience, patience… il nous faut des enseignants résistants : on passe plus de temps avec les élèves qu’avec les inspecteurs !
malba
Ce qui est bien avec le Salon Beige : c’est qu’a chaque fois qu’il y a un article sur l’éducation et l’enseignement, je suis confortée dans mon choix d’école hors contrat.
C’est pour nous, un vrai sacrifice financier, mais au moins, nos enfants sont protégés….
free
Aujourd’hui, ce sont les élèves qui commandent et qui ont réponse à tout. Même s’ils ont tort. J’ai travaillé dans plusieurs CDI (activité que j’ai cessé, écoeuré) et ai pu voir la façon dont les élèves mettaient les profs à genoux avec, parfois, le soutien de la direction.
AML
Il faut savoir que les principaux de collège sont soumis à la “politique du chiffre” : ainsi, un redoublement coûte cher à l’état…le passage d’un élève en conseil de discipline est “mal vu”…etc…En fonction de tout cela, le principal obtient en fin d’année une prime plus ou moins conséquente…
C.B.
A tout prendre, il vaut peut-être mieux que “le prof assène sa vérité” plutôt que “les élèves assènent des coups de poings” (quand on a la chance que ce ne soit pas des coups de couteau -ça s’est vu, il n’y a pas si longtemps, dans un établissement de proche banlieue parisienne-).
A priori, un enseignant n’a pas “sa vérité”, mais une discipline, déterminée par des programmes définis par le ministère: alors “sa vérité” n’a que de place dans ses propos.
trahoir
Les jeunes déformés par l’Education Nationale seront un coût pour la société et les entreprises qui les employeront (absentéisme, jemenfoutisme, incompétence, non respect des réglements allant jusqu’à la fausse facture, etc….) !
C’est certainement une vengeance calculée des gauchistes contre le capitalisme….et je plaisante à peine !
Bernard S
Ce qui est clair, c’est qu’à l’IUFM le prof assène sa vérité – et qu’il ne faut pas la contester !