Dans Le prodigieux mystère de la joie, le père Matthieu Dauchez raconte comment les enfants des rues de Manille, aux Philippines, vivent dans la joie, malgré leurs malheurs, malgré leurs épreuves, parfois abominables. Joie surnaturelle incompréhensible pour un esprit rationaliste ou matérialiste, ce qui amène le père Dauchez à écrire :
"Nous pouvons multiplier les projets humanitaires et décupler d'idées pour enrayer la misère de nos sociétés ; si Dieu ne vient pas lui-même guérir les coeurs blessés, cela ne sert de rien. Nous pouvons redoubler d'efforts pour répondre aux besoins des plus pauvres et sensibiliser les grands de ce monde au sort des plus petits ; si l'Amour ne vient pas imprégner toutes nos actions, cela ne portera aucun fruit. La prière n'est donc pas une option religieuse, mais l'essence même de toute oeuvre du missionnaire qui a compris l'inutilité de ses actes – au sens évangélique du terme – mais en connaît la dignité. Un disciple de saint Ignace résume cela par une expression devenue célèbre :
"Crois en Dieu comme si tout le cours des choses dépendait de toi, en rien de Dieu. Cependant mets tout en oeuvre en elles, comme si rien ne devait être fait par toi, et tout de Dieu seul".