Dans ses réquisitions, qui doivent être transmises au parquet général, le procureur Gérald Lesigne a réclamé un non-lieu général dans l’affaire de la mort de Vincent Humbert. Il estime que ni sa mère ni le docteur Frédéric Chaussoy ne doivent être poursuivis. Le procureur fait valoir "les circonstances particulières" de cette affaire : "au regard de la pression psychologique et médiatique à laquelle ont été confrontés sa mère et le médecin, on peut considérer qu’il y a une exonération", même si, précise-t-il, "les gestes qu’ils ont fait demeurent prohibés". Reste à savoir si le parquet général, puis la juge d’instruction chargée de l’affaire, suivront ces réquisitions. Nous espérons que non, sinon ce serait la porte ouverte à la légalisation, au moins de facto sinon de jure, de l’euthanasie.
Vincent Humbert, tétraplégique et aveugle, avait réclamé "le droit de mourir" en novembre 2002. Le 21 septembre 2003, sa mère annonçait à grands renforts médiatiques qu’elle allait "aider son fils à se suicider". Elle est passée à l’acte le 24 septembre. Son geste n’avait fait que plonger son fils dans un coma profond. Le docteur Chaussoy a terminé le crime – car c’est bien de cela qu’il s’agit- avec l’accord de l’équipe médicale et de la famille, en débranchant le respirateur artificiel puis en injectant du chlorure du potassium. Cette injection est à l’origine de la mise en examen du médecin pour "empoisonnement avec préméditation". La mère est poursuivie pour "administration de substances toxiques".
Ce qui est troublant, c’est que le procureur Gérald Lesigne a déjà prononcé un réquisitoire plus que douteux dans une certaine affaire Outreau, laquelle pourrait lui coûter des poursuites disciplinaires…
Pascal
Perso, je pense que c’est un bon moyen d’éviter une poussée médiatique et de nouveaux débats.
Car un procès avec Mme Humbert et Chaussoy devant une Cour d’assise pour crime en aurait fait des martyrs et sans doute l’acquittement.
Finalement, je pense que le parquet cherche à enterrer l’affaire
MJ
Il y a du vrai dans ce que vous dites. Malheureusement, s’il n’y a pas de jugement, tout médecin pourra se croire autorisé à agir comme le docteur Chaussoy, en toute impunité. Ce serait une légalisation de fait.