En France, la théorie du genre n’existe pas mais sa promotion à travers l’éducation doit être un succès… Deux commissions de l’Assemblée du Conseil de l’Europe se réunissaient ce jeudi 13 octobre pour une
« Audition conjointe « Apprendre pour réussir : promouvoir l’égalité de genre par l’éducation » » (learning for success : promoting gender equality).
C’était la problématique de la séance annoncée d’emblée par la présidente : comment l’égalité de genre peut-elle être promue à travers l’éducation ? Pour y répondre, la directrice de formation de l’ÉNA et symbole de la méritocratie républicaine, Mme Nathalie Tournyol du Clos, a tenu à se présenter comme une « militante des droits des femmes » avant de faire revivre aux députés européens l’histoire du féminisme français de la Révolution française à nos jours. Une énumération d’événements maintes fois entendus, mais qui a eu le mérite de rappeler que c’est la gauche qui s’opposait au droit de vote des femmes au début du siècle dernier et qu’en raison de la mobilisation de millions d’hommes lors de la première guerre mondiale, les femmes ont dû les remplacer.
Mme Tournyol du Clos a eu la chance de collaborer avec Mme Najat Vallaud-Belkacem à l’occasion de son passage au Ministère des droits des femmes et nous a livré, pas peu fièrement, quelques faits d’armes :
« Avec Najat Vallaud-Belkacem, on a voulu rendre le gender mainstream ; on a pris chaque département et chaque politique et nous les avons étudiés à la lueur de l’égalité de genre pour poser des questions qui n’étaient pas posées, chercher les discriminations qu’on ne voit pas forcément au premier regard […] Elle a voulu mettre une sensibilisation particulière sur le genre, dans l’agriculture, dans l’économie, etc. »
Alors forcément, les députés socialistes présentes sont charmées à l’idée « d’aller plus loin »,« de poursuivre les efforts » ; le conseiller suisse Manuel Tornare va jusqu’à se dire favorable aux politiques « énergiques » en la matière. Mais tout de même, se demande une autre député, n’y a-t-il pas des « résistances » dans les écoles privées ? Des gens qui ne veulent pas d’une éducation promouvant l’égalité de genre ? Mme Tournyol du Clos est partagée :
« En France, les écoles privées sont sous contrats et s’engagent à respecter les programmes de l’éducation nationale, donc elles ne posent pas de problème. Ce qui est plus inquiétant, c’est la multiplication des écoles hors contrats par des groupes extrémistes ».
On y perd son latin avec ces écoles hors contrats : elles posent un problème car elles refusent de promouvoir l’égalité de genre alors que la théorie du genre « n’existe pas par ailleurs », dixit la ministre de l’éducation.