Les 4 et 5 mai s’est tenue à Budapest la seconde édition de CPAC Hungary sous la bannière « UNITED WE STAND – EGYÜTT ERŐ VAGYUNK » (Restons unis !). CPAC, Conservative Political Action Conference, est depuis 1974 une conférence américaine annuelle gérée par l’American Conservative Union (ACU), entité créée en 1964 qui se considère comme la plus ancienne organisation conservatrice de lobbying existant aux USA. Le futur président Ronald Reagan avait prononcé le discours inaugural de la première CPAC américaine de 1974. CPAC est désormais une marque et une franchise avec des conférences CPAC hors des États-Unis : au Japon depuis 2017, en Australie, au Brésil et en Corée du Sud depuis 2019. Le premier CPAC en Europe a eu lieu à Budapest en mai 2022 avant l’édition de cette année.
90 orateurs de 25 pays se sont exprimés. Près des deux tiers des orateurs étaient soit Américains (35) soit Hongrois (20) avec un équilibre entre responsables politiques (exécutif politique ou parlementaires) et influenceurs de toute nature. Via des messages vidéo, les Américains Donald Trump, Tucker Carlson (qui vient d’être limogé de Fox News) et Steve Bannon sont intervenus.
10 membres du gouvernement hongrois se sont exprimés. L’Europe de l’Est était présente mais également l’Europe du Sud (cinq Italiens et quatre Espagnols). Un seul Français est intervenu, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, qui a évoqué la crise démographique, la crise écologique et le défi de l’intelligence artificielle.
Loin des envolées catastrophistes des Verts, des collapsologues, de Greta Thunberg et autres apôtres de la fin du monde, nous devons regarder ce défi avec lucidité et ambition. La question écologique ne peut plus être le monopole de la gauche car elle engage en réalité toute l’Humanité.
L’écologie des civilisations que nous voulons est le réel progrès du siècle qui vient. Elle ne préserve pas seulement la diversité des peuples, des identités et des cultures, mais elle ambitionne aussi de léguer aux générations qui viennent un monde durable.
Ce progrès préfère le localisme au globalisme. Il préfère les frontières qui protègent, les circuits courts, la proximité et le patriotisme économique à la concurrence internationale déloyale et aux délocalisations de masse. Il préfère fabriquer, consommer et retraiter sur place en Europe, plutôt que d’importer d’Asie, consommer en Europe pour faire recycler en Afrique. Il aime le beau et le bon face à la mondialisation qui défigure. Il préfère d’abord son quartier, sa ville ou son village, son pays, à ceux du bout du monde.
L’écologie des civilisations s’oppose à un monde dans lequel les hommes seraient tous les mêmes, séparés de toute culture héritée, de toute croyance personnelle, et donc réduits à leurs intérêts économiques. Un homme indéterminé, sans origine, ni territoire, l’être du rien, pur effet de son désir et de ses caprices.
Yves Daoudal a traduit un extrait du discours de Viktor Orban :
Aujourd’hui, en tant que responsable d’un programme d’incubation, je vous informe que nous sommes tous attaqués, en Europe comme en Amérique. Je dois aussi vous dire que l’attaque n’est pas de nature économique : il s’agit d’une arme biologique. Une attaque virale a été lancée contre nous. Ce virus a été développé dans des laboratoires libéraux progressistes. Ce virus s’attaque au point le plus vulnérable du monde occidental : la nation. Il s’agit d’un virus dévoreur de nations qui atomisera et pulvérisera nos nations.
La nation est la grande invention de l’Occident. Elle est le cœur du monde libre. Mais elle est aussi le talon d’Achille du monde occidental. Si les nations s’évaporent, se désintègrent ou rouillent, la possibilité d’une vie libre disparaît et l’Occident s’effondre. Les personnes sans patrie ne peuvent jamais être libres : elles ne peuvent être que des vagabonds, transplantés ici ou là, jouets de l’élite mondiale. La tradition judéo-chrétienne nous enseigne que Dieu a divisé le monde en nations et qu’il a même désigné un ange gardien pour chacune d’entre elles.
Mes amis, l’idée de nation est notre héritage occidental particulier. C’est pourquoi les Hongrois l’ont également reconnue, c’est pourquoi ils ont fait un serment de sang, c’est pourquoi ils se sont organisés en nation, c’est pourquoi nous avons rejoint le monde occidental, et c’est pourquoi nous n’avons pas disparu dans les brumes de l’histoire – comme ce fut le cas pour les autres peuples asiatiques qui sont venus en Occident. Au fur et à mesure que l’organisation politique fondée sur la nation s’est répandue en Occident, nous nous sommes élevés et, dans la compétition entre les civilisations, nous avons dépassé nos homologues occidentaux. La nation s’est avérée être le meilleur cadre. C’est le meilleur cadre pour libérer les forces latentes dans les citoyens d’un pays et pour servir les intérêts de l’ensemble de la communauté. Si quelqu’un connaît, accepte et embrasse une langue, une histoire et une culture communes, cette personne est un membre à part entière de la nation – et donc libre. Cela représentait l’énorme avantage de la civilisation occidentale, la raison pour laquelle nous avions des siècles d’avance sur les autres continents. C’est cet avantage concurrentiel civilisationnel, chers amis, qui est attaqué aujourd’hui. Et j’ai le regret de vous dire que cette attaque est en train de réussir. Notre progression s’est ralentie, voire arrêtée. D’autres civilisations se sont renforcées, ont accéléré et, dans de nombreux domaines, nous ont tout simplement dépassés.
Lorsque la gauche a lâché son virus sur le monde, de nombreux conservateurs bien intentionnés ont déclaré que ce virus antinational n’était qu’une fuite accidentelle de laboratoire. Selon eux, la gauche ne veut pas – ou ne peut pas – lâcher ses radicaux sur le monde ; elle les maîtrisera elle-même. Mais cela ne s’est pas produit. Ne soyons pas naïfs ! Aujourd’hui, nous constatons que ce virus ne s’est pas simplement échappé : il a été élevé, il se propage et se répand dans le monde entier. Les migrations, le genre, la guerre, ne sont que des variants, des variants d’un même virus.
Si vous dites que le genre et les mouvements LGBTQ concernent la sexualisation des enfants, vous serez accusé de trahir les valeurs occidentales. Si vous dites que les universités ne devraient pas avoir pour mission de dispenser un enseignement idéologique, mais de rechercher la vérité, vous portez atteinte à la liberté académique. Si vous dites que la guerre n’est pas dans l’intérêt du monde occidental, vous serez considéré comme l’un des complices de Poutine.
En conclusion, ce virus engourdit le cerveau des nations, démoralise leurs cœurs et paralyse leurs membres. Il transforme les nations vivantes en communautés sans vie. Ce que nous célébrons ici, c’est le fait qu’il existe des incubateurs comme la Hongrie, dont l’objectif est la défense. Mais n’oublions pas qu’il existe également des laboratoires de recherche progressistes où le virus qui attaque l’Occident est développé à un degré de plus en plus élevé. Ici, en Europe, l’un de ces laboratoires est Bruxelles et l’élite progressiste qui la dirige. J’imagine qu’il existe également de tels laboratoires aux États-Unis. Certains d’entre eux se trouvent dans des mains privées, dans les ONG de riches milliardaires, tandis que d’autres se trouvent dans le monde des fondations et des groupes de réflexion des partis progressistes. La bonne nouvelle, chers amis américains, c’est qu’ici, en Europe, la “Reconquista” a commencé.
La bonne nouvelle pour tout le monde est que nous n’avons pas besoin de chercher plus loin un sérum pour le virus progressiste : il est ici, en Hongrie. Il est disponible pour tous. Vous pouvez le prendre librement, il a juste besoin d’une petite adaptation locale, et il fonctionnera partout : dans les climats chauds ou froids, dans le Nord ou dans le Sud. Il protège contre tous les variants des forces progressives et n’a pas d’effets secondaires. Demandez à votre médecin ou à votre pharmacien. Tout ce qu’il faut, avant les élections, c’est écrire en lettres énormes et bien visibles sur votre drapeau : “Pas de migration ! Pas de genre ! Pas de guerre !”
Gaudete
Oui il y avait Jordan Bardella mais vous oubliez Marion Maréchal et on aimerait que Bardella soit aussi “honnête” que Marion