Le Saint-Synode de l’Église orthodoxe de Bulgarie a refusé d’accorder sa bénédiction au déplacement d’icônes et d’autres objets sacrés de leurs lieux de cultes respectifs pour être exposées au Musée du Louvre. Mgr Melnik Gérasime, secrétaire du Saint-Synode de l’Église orthodoxe de Bulgarie, explique :
« C’est une position de principe que les objets ne doivent pas sortir des lieux de culte et être envoyés à l’étranger, sauf pour les pèlerinages ».
Le ministre de la Culture Boil Banov avait demandé que le Saint-Synode donne sa bénédiction pour que des croix, icônes, encensoirs, Évangiles, portes royales et autres objets – 16 en tout – soient transférés depuis le monastère de Batchkovo, le Museum national ecclésiastique, historique et archéologique, et l’Institut d’archives du Patriarcat de Bulgarie, pour être exposés à Paris.
L’exposition, désormais annulée, a également suscité l’indignation dans la société, dans les milieux académiques et ecclésiastiques, lorsque l’on a su qu’il était prévu d’exposer les icônes et autres objets d’art dans le département d’art islamique du musée, dans le but de démontrer un lien entre les arts chrétien et islamique en Bulgarie. L’exposition, intitulée « Arts et cultures en Bulgarie, XVIème et XVIIIème siècle » était programmée pour la période de juin à novembre 2020, et aurait comporté 60 objets religieux, dont des icônes, manuscrits, livres, bijoux et assiettes de l’époque où la Bulgarie faisait partie de l’Empire ottoman.
Emmanuil Moutafov, directeur de l’Institut pour l’étude des arts à l’Académie bulgare des sciences, indique :
« L’interaction entre les arts islamique et chrétien, presque inexistante pendant cette période, est marginale et limitée à un niveau purement décoratif ».