La Croix gommé s’inquiète : au Parlement européen le Parti populaire européen (PPE) n’hésite plus à s’allier avec les groupes de droite pour faire passer certaines mesures, mettant fin au cordon sanitaire :
À Strasbourg, la « majorité Venezuela » fait trembler l’hémicycle. Au Parlement européen, cette majorité désigne la réunion de la droite, soit le Parti populaire européen (PPE, 188 membres), et des trois groupes d’extrême droite : les Conservateurs et réformistes européens (CRE, 78 membres), les Patriotes pour l’Europe (PfE, 84 membres) et l’Europe des nations souveraines (ENS, 25 membres). Le surnom de cette coalition remonte à septembre 2024, quand ces quatre groupes ont voté de concert une résolution reconnaissant le candidat d’opposition Edmundo Gonzalez Urrutia comme président du Venezuela, après une élection finalement confisquée par le sortant Nicolás Maduro. Ce vote a marqué une rupture. Longtemps, le PPE a été la pièce maîtresse au Parlement européen d’une alliance dite « traditionnelle » qu’il formait avec les socialistes (S&D, 136 sièges) et les centristes de Renew (77 fauteuils). Mais la donne a changé car le PPE n’hésite plus à s’allier avec les groupes à sa droite, même pour des dossiers législatifs.
Les textes s’enchaînent : votes sur le « devoir de vigilance » (CS3D) et sur les obligations des entreprises de mesurer leur impact sur la planète (CSRD), sur le règlement anti-déforestation, vote d’amendements budgétaires cherchant à financer des murs anti-migrants.
