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Tribune libre

Union des droites, union des gauches, vraiment ?

Union des droites, union des gauches, vraiment ?

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Alors que la campagne des élections législatives bat son plein (dans tous les sens du terme), revenons quelques instants sur les différentes listes prêtes à concourir dans le cadre de ce scrutin qualifié par certains de surprise, par d’autres de piège élyséen ou encore par d’autres de prémices à une future guerre civile.

Depuis l’annonce jupitérienne de dissoudre notre représentation nationale (remarquez, Elisabeth Borne y était déjà arrivé à coup de 49.3 …), les différentes formations politiques se sont lancées dans une course poursuite sur le thème de l’union. Nous avons donc eu droit à un spectacle qui pourrait être comique s’il n’était affligeant en ces heures difficiles pour la population et notre pays : compromis, compromissions, accords, menaces, trahisons, duperies sont au programme des chefs de partis. C’est bien d’ailleurs le seul programme cohérent et constant qu’ils sont en mesure de nous proposer aujourd’hui…

En résumé, à l’heure où ces lignes sortent de mon cerveau exténué par tant de vilénies, nous serions en présence principalement de trois blocs destinés à s’affronter pour qui …? Pour notre plus grand bien évidemment. Le bloc de gauche incarné par le Nouveau Front Populaire agrège toutes les forces de gauche, le bloc de droite est porté par le RN et les LR (version CIOTTI) et le bloc du centre est en charge d’assumer douloureusement la politique présidentielle depuis 2017.

Cette caricature du monde politique verse dans une simplicité excessive dont on pourrait presque croire qu’elle nous infantilise un peu plus ; comme si, idiots que nous sommes, il était clairement établi que les convictions de ces candidats, pour certains de la dernière heure, étaient le leitmotiv profond qui les poussait à postuler à une fonction synonyme de devoir pour le peuple, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de nous représenter et donc de défendre nos droits même si il est évident que ces partis qui d’ordinaire se détestent cordialement partagent la même vision de leur égo. Puisqu’il n’en ont pas pour notre Nation…

Pour vérifier cette assertion que l’on pourrait croire gratuite, consultons les listes de candidats proposés sur cet étal de boucherie attirant les mouches médiatiques. Nous pourrions nous attendre à ce que grosso modo, pour chaque circonscription, 3 à 5 candidats maximum soient présents sur la ligne de départ.

Que nenni. Cinq candidats semblent être plutôt le minimum, le chiffre pouvant monter jusqu’à 12 (6ème circonscription des Bouches du Rhône) voire plus. Par quel miracle notre démocratie, si exemplaire aux yeux du monde, peut elle arriver à ce résultat ? Cette prolifération de postulants serait elle un signe de la vitalité de notre monde politique ?

Ou bien faut il y voir des dommages collatéraux de cette volonté d’union imposée par les caciques de chaque parti (souvent parisien il faut bien le dire) dont les combines et autres magouilles semblent assez mal perçues par la base et surtout par les candidats locaux, dits naturels. Ces derniers ont vraisemblablement été oubliés dans l’équation à plusieurs inconnues posées par ce scrutin aux allures de piège macronien et dont l’union ne semble pas être la bonne solution mathématique.

Oui, parce que pour bien comprendre la façon dont raisonne Paris à l’égard de la province, il est nécessaire de comprendre que le candidat naturel, celui qui connait sa circonscription, celui qui connait ses administrés, vit avec eux est perçu comme un obstacle à leurs savants calculs. L’excellent article (cliquez ici) du nouvelobs l’illustre parfaitement pour la gauche, étant entendu que les mêmes effets se produisent pour les candidats de droite.

A titre d’exemple, voici un petit courrier adressé à la Presse de la Manche par un lecteur désappointé par la venue d’un candidat parachuté :

“Le RN fait du localisme son combat, dénonce l’ingérence américaine et, pourtant, il place dans notre circonscription un candidat pro-Trump, franco-américain et parisien … Allez comprendre ! Force est de constater que, sur ces points, cette candidature alimente le doute sur la sincérité du candidat et renforce le camp de ses adversaires qui dénonce son inconstance politique, le manque de cohérence du projet politique.

Pour faire bonne figure, M. Nicolas CONQUER revendique avoir des origines normandes, dans le Bessin, plus précisément dans le secteur d’Omaha Beach, à Grandcamp-Maisy. Il s’affirme de droite – et il en a effet fait le tour : LR, Reconquête, R.N.-, mais toujours à l’affût du gros poisson qui lui permettrait d’obtenir un siège à l’Assemblée nationale et servir ses ambitions personnelles !

Mondialiste convaincu, consultant en marketing digital – encore un de ces nouveaux ‘bullshit jobs’ bien éloigné des réalités de nos agriculteurs, pêcheurs et ouvriers- pour un grand groupe du CAC 40 et porte-parole en France de Trump, candidat de « l’America First » ! Voilà donc un profil bien peu en phase avec les enjeux de notre territoire !
Présenter un tel candidat sous l’étiquette « Union Nationale » demeure une injure lancée à la face des Normands et de nos terres connues pour la qualité de ses produits et le respect de nos agriculteurs, éleveurs et pêcheurs qui luttent contre les produits industriels, la CEE et les Traités internationaux sacrifiant nos intérêts sur l’autel du libre-échange comme le C.E.T.A pour nous offrir des produits frais et de qualités.

Merci M. Conquer, mais le 80ème anniversaire du débarquement ne justifie en rien votre parachutage !“

Je pense que tout est dit. Alors bien sûr, rien de nouveau sous le soleil. Cette pratique a toujours eu cours. Les fausses promesses aussi. Les unions de circonstances aussi.
Mais ne soyons pas alors surpris du peu d’enthousiasme de nos concitoyens à considérer noblement les politiciens, à croire en eux, en leur probité, leur sens du devoir, leur abnégation à nous défendre.

Ces unions voleront en éclat comme à l’accoutumée et le blocage institutionnel qui nous attend à la sortie des urnes au soir du 7 juillet risque, encore un peu plus, de porter un coup fatal à cette démocratie que beaucoup de pays nous envie mais dont nous avons perdu les clés de la réussite pour le pays.

Amitiés patriotes

P.MAGNERON
Président IDNF

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2 commentaires

  1. La notion de « parachutage » n’a aucun sens aux législatives qui sont des élections nationales. Chaque député représente toute la nation.

  2. Pour mettre un peu piment concernant l’avant-dernier paragraphe de l’article, voici un autre point de vue sur la notion d’ “assistés” : https://t.me/VeriteDiffusee/22237

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