Le pape s’est entretenu une vingtaine de minutes avec les journalistes juste après son décollage. En ce qui concerne le rapport entre laïcité de l’Etat et foi, il a indiqué que les Etats-Unis sont un modèle «fondamental» à imiter en Europe. Il a salué le «concept positif de laïcité», qui existe aux Etats-Unis.
Le pape a confié qu’il demanderait au président des Etats-Unis d’augmenter les aides et l’engagement envers les pays d’Amérique latine, aussi pour arrêter, à long terme, l’immigration vers le Nord du continent.
"C’est dans l’intérêt de tous que l’on n’ait plus besoin d’émigrer, mais aussi dans l’intérêt des Etats-Unis".
Pour ce qui est de son discours à l’Organisation des Nations Unies, il va exhorter les Etats membres :
"Les fondements des Nations Unies reposent justement sur les droits humains et sur des valeurs non négociables, point de convergence de toutes les cultures, inscrites dans l’être humain lui-même".
Pascal G
”Modèle fondamental”
Il faut espérer que l’anti américanisme obsessionnel de beaucoup de catholiques, y compris traditionnels, ainsi que de nombre de cadres et militants de la droite nationale va être révisé à la baisse par ces propos de Benoït XVI : les USA sont en effet le seul grand pays démocratique où la religion ne soit pas bannie de l’espace public, et où les enjeux éthiques fondamentaux fassent l’objet d’un débat public constant. Et où les électeurs aient gardé massivement une conscience morale suffisament aiguisée pour faire battre un candidat, même ”de droite” pour des raisons éthiques.
Cela n’empêche pas la critique des USA sur d’autres sujets : mais il ne faut pas confondre politique étrangère, mode de vie, voire gastronomie (!) avec les principes fondateurs et les libertés civiles de la société américaine, laquelle fonctionne sur le principe de subsidiarité hérité des Pères Fondateurs.
jm
En effet, c’est un modèle de la laïcité moins négatif que la française .. C’est toujours mieux, même si la laïcité n’est pas ce qu’il y a de mieux … Ce n’est pas au peuple à dire ce qui est “bien” ou “mal” … Même avec un modele de laïcité positif, certainement bcp mieux que le notre, cela n’empêche pas l’avortement, la drogue, mariages gays etc …
Xtophe
A Pascal G,
Ce n’est pas la liberté de culte aux USA, ni le permis de port d’armes, ni non plus la liberté d’expression, ni le système de protection sociale, ni non plus le taux de prélèvements obligatoires qu’on remet en cause lorsqu’on critique l’Amérique.
On critique l’Amérique lorsqu’elle se permet de bombarder un pays (Irak ou Serbie). On critique l’Amérique lorsqu’elle remplace une dictature laïque par une anarchie aux prises avec des mouvements terroristes islamiques. On critique l’Amérique quand elle favorise des terroristes musulmans au détriment de nationaux chrétiens. On critique l’Amérique lorsqu’elle ne dissuade pas Israël de raser le Liban de la carte. On critique l’Amérique quand elle agit sur le plan international sans la moindre diplomatie dans le seul et unique but de servir ses propres intérêts.
Je sais gré à Bush de défendre les valeurs familiales. Je sais gré à Bush de s’être régulièrement opposé – parfois en vain (exemple de Terri Sciavo) – contre l’euthanasie. Je sais gré à Bush d’avoir combattu l’utilisation de cellules souches embryonnaires. Je sais gré à Bush d’être en partie responsable de la baisse du nombre d’avortements aux Etats Unis.
Mais Bush n’est pas le Pape. Et Bush doit répondre de sa politique dans son intégralité. Ce qui fait débât n’est pas sa politique intérieure, mais bien sa politique sur le plan international. Et désolé de le dire, à ce sujet, Bush ne mérite que des critiques (Irak, Kosovo, Liban, Iran).
Lexical
Voir le Pape aux Etats-Unis en direct, c’est possible et facile : tapez yahoo.com
A chaque évènement, ABC ou une autre assure le direct; et yahoo met le lien hypertexte.
Par ailleurs, sur la pédophilie, qui semble obséder les journalistes français, pour de mauvaises raisons souvent, c’est bien possible, mais, MAIS, pour avoir vécu une emprise scandaleuse dans une secte cautionnée par l’Eglise – qui semble en train de réaliser l’erreur qu’Elle a faite en lui apportant son soutien -, je peux dire que je comprends l’obsession des victimes – et il est, me semble-t-il très chrétien d’être du côté des victimes.
Quand je vois annoncée une conférence du “fondateur” de la secte en cause, je me dis à chaque fois : quel menteur ! Maintenant que l’Eglise accepte d’en parler, la souffrance se calme, mais je ne m’étonne pas et je comprends l’obsession des victimes.
Si l’on affrontait courageusement les scandales au lieu de les étouffer, ils feraient moins de bruit.
Plus on veut taire quelque chose, plus on veut faire taire quelqu’un qui a été victime, plus il crie.
Puissiez-vous comprendre cela et être moins incompréhensif sans avoir à subir des exactions pour avoir à le comprendre.
Pascal G
@Xtophe
Je comprends votre point de vue sur la politique étrangère US, souvent faite de revirements et d’inconséquences, que la France et l’Europe ont accompagnés, soit volontairement, soit par inaction et faiblesse : nous ne sommes plus grand-chose et les USA occupent l’espace géo politique ainsi vacant.
Je ne crois pas que ce soit Israêl qui détruise le Liban, mais la Syrie et l’Iran qui soutiennent le Hezbollah et ses alliés pour bloquer la vie institutionnelle (l’élection du Président et les assassinats multiples de dirigeants chrétiens) et économique du Liban.
Le mythe de l’Irak laîc est une supercherie : les chrétiens étaient tolérés, simplement tolérés, mais ceux qui le pouvaient partaient déjà massivement, bien avant la première guerre du golfe, car le propre des tyrannies arabes ”laïques” est de s’appuyer sur le seul sentiment majoritaire, qui est l’Islam, en Algérie, comme en Syrie, ou ailleurs.
Pour ce qui est des intérêts, le comportement égoïste de la France en Afrique, l’opposition de De Gaulle aux USA durant le guerre du Vietnam, notre abandon du Liban, etc….. est suffisament éloquent pour que nous examinions les autres avec un regard plus objectif.
Aux USA, le débat public libre existe sur tous les sujets : la France est aux antipodes. Pour le citoyen français ou européen ordinaire, posséder les libertés civiles US serait déjà une révolution.
C’est ce constat que fait Benoît XVI sur la laïcité US.