C'est le titre d'un petit texte du Père Guillaume de Menthière dans le "Magnificat" d'octobre 2015 pour illustrer la valeur que Dieu nous accorde : celle de son Fils unique :
"Rougissez, cendres orgueilleuses, vous valez le sang d'un Dieu !" Ainsi saint Bernard interpellait-il ses moines. Chacun doit mesurer ce qu'il est, non à l'aune des qualités qu'il déploie, des biens qu'il possède ou des œuvres qu'il opère, mais plutôt selon le prix que le Seigneur a payé pour son rachat. Or c'est au prix de son sang que Jésus nous a rédimés. Telle est la rançon de notre salut. En français, providentiellement, on dit "verser" son sang et "verser" une rançon. Jésus a payé de sa personne pour notre salut : Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude" (Mc 10,45).
Certes Dieu nous l'avait dit par son prophète : Tu as du prix à mes yeux et moi je t'aime (Is 43, 4). Mais pouvions-nous imaginer à quel prix nous évaluait le Créateur ? Le prix de son Fils unique ! Saint Paul en est tout bouleversé : Il m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi ! (Ga 2,20).
Nous qui nous trémoussons dans l'existence quémandant, tels les fils de Zébédée, les meilleures places dans l'organigramme et l'estime de trois ou quatre de nos semblables, souvenons-nous plutôt que nous sommes inestimables ! A tout bout de champ de nos jours nous en appelons aux valeurs pour fonder le vivre ensemble : "Aux valeurs, aux valeurs !" s'écrient nos politiques. Les valeurs de la république, les valeurs de la démocratie, les valeurs de l'Europe… Moi je connais ma valeur, c'est le Christ. Je vaux le sang d'un Dieu et je reconnais en tout homme ce frère pour lequel le Christ est mort (Rm 14,15)."