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Culture de mort : Euthanasie

Vers l’euthanasie des personnes handicapées

Vers l’euthanasie des personnes handicapées

Lucile Strauch-Hausser, présidente du « Collectif Un gros risque en plus », dénonce dans le JDD la volonté d’euthanasier des personnes handicapées :

Dans un texte fondateur de la culture judéo-chrétienne, l’interdiction du meurtre allait de pair avec l’interdiction du mensonge. Il est donc peu surprenant que la transgression du premier principe aille de pair avec la transgression du second. Pour légitimer le permis de tuer, il est nécessaire d’en dissimuler l’effrayante vérité. Madame la Ministre chargée de l’Autonomie et du Handicap n’est pas la seule à participer à ce jeu-là, mais elle vient de montrer qu’elle y était certainement la plus talentueuse.

On savait déjà que la proposition de loi actuellement débattue à l’Assemblée nationale ne concernerait ni l’euthanasie, ni le suicide assisté, mais la bienveillante « aide à mourir » – on aurait bien choisi le terme de « mort miséricordieuse », s’il n’avait déjà servi… On savait aussi que la mort, si bien « aidée » par une dose de substance létale, resterait légalement une mort naturelle.

Nous apprenons désormais que l’ONU promeut l’euthanasie des personnes handicapées, grâce à notre ministre, Mme Charlotte Parmentier-Lecocq, qui a demandé que ce droit soit « accessible à toute personne en situation de handicap, comme le prévoit la Convention des droits des personnes en situation de handicap des Nations unies ».

Cette convention ne comporte aucun « droit à l’euthanasie » mais affirme au contraire, à son article 10, l’obligation pour les États de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger le droit à la vie des personnes handicapées. Son article 16 exige leur protection contre toute forme d’abus, y compris dans les pratiques médicales et son article 17 rappelle le droit au respect de leur intégrité physique et mentale.

Même l’ONU s’inquiète

Madame la Ministre ne pouvait ignorer qu’en mars dernier, les experts onusiens chargés de surveiller l’application de cette convention ont condamné les politiques étendant l’euthanasie ou le suicide assisté aux personnes handicapées. Ils ont fait part de leur « extrême préoccupation » à l’égard du Canada, où le handicap suffit désormais à approuver l’aide médicale à mourir, dénonçant les « perceptions négatives et capacitistes de la qualité et de la valeur de la vie des personnes handicapées » sous-tendant cette législation.

Leur rapport dénonce un système, qui présente la mort comme une réponse légitime à la souffrance, tout en négligeant les défaillances systémiques qui rendent cette souffrance insupportable : pauvreté, isolement, manque de soins, absence de soutien social… Il insiste également sur les risques de pression sociale ou institutionnelle sur les personnes handicapées, dont certaines — notamment les femmes et les personnes en situation précaire — accèdent de manière disproportionnée à ces dispositifs d’euthanasie.

Le problème du choix « libre et éclairé »

En supprimant l’interdit de tuer, la légalisation de l’euthanasie menace directement les droits des personnes porteuses de handicap, en particulier celles porteuses de déficience intellectuelle. Quand on constate ce qui se pratique à l’étranger, comment peut-on encore croire que les personnes porteuses de handicap resteront à l’abri du dispositif euthanasique ? La condition d’un choix « libre et éclairé » de mourir est une utopie. Elle est subjective et sujette à interprétation. Aussi, le risque d’abus et d’emprise est accru chez les personnes avec une déficience intellectuelle.

On comprend que cela soit gênant pour la ministre en charge des personnes handicapées d’un gouvernement qui s’apprête à légaliser l’euthanasie dans les conditions les plus permissives du monde. « Couvrez ce sein, que je ne saurais voir ! »

Cette hypocrisie, loin de nous rassurer, corrobore nos craintes. Une proposition de loi qui redéfinit le réel pour légitimer ses transgressions ouvre une réalité bien sombre : en France comme au Canada, nos proches handicapés porteurs d’une déficience intellectuelle finiront tôt ou tard par en être les victimes. Nous ne tolérerons pas que ces faits soient dissimulés par un mensonge, tout officiel qu’il soit.

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1 commentaire

  1. Le fait de s’opposer aux “bienfaits” du progressisme ne sera-t-il pas bientôt considéré comme une preuve de déficience intellectuelle ? Un peu comme ceux qui s’opposaient aux “bienfaits” du vaccin anti-covid ?

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