Depuis lundi, 226 jésuites sont réunis à Rome en congrégation générale, la 35e depuis la fondation de l’ordre par saint Ignace de Loyola en 1540. La congrégation va élire le nouveau supérieur général de la Compagnie, qui remplacera Peter-Hans Kolvenbach, démissionnaire. La congrégation discutera ensuite un rapport sur les "lumières et les ombres" de la Compagnie et une douzaine de questions concernant l’identité et la mission des jésuites. Y compris leur vœu d’obéissance spéciale au pape.
Le cardinal Franc Rodé, préfet de la congrégation pour les instituts de vie consacrée, a indiqué au cours de l’homélie de la messe d’ouverture, les points à résoudre, et notamment l’influence des jésuites sur la formation de prêtres dans les nombreuses écoles et universités que la Compagnie dirige, à commencer par l’Université Pontificale Grégorienne di Rome, creuset de tant de futurs évêques.
"Je vois avec tristesse et inquiétude que chez plusieurs membres de familles religieuses le ‘sentire cum Ecclesia‘, dont parle fréquemment votre fondateur saint Ignace, est en baisse".
"Avec tristesse et inquiétude je vois aussi un éloignement croissant de la hiérarchie. La spiritualité ignacienne de service apostolique ‘sous le Souverain Pontife’ n’accepte pas cette séparation".
"La diversité doctrinale de ceux qui à tous les niveaux, par vocation et mission, sont appelés à annoncer le Royaume de vérité et d’amour, désoriente les fidèles et les conduit vers un relativisme sans horizon. […] Les exégètes et les experts en théologie doivent s’appliquer à collaborer pour approfondir et expliquer, sous la vigilance du magistère, les richesses que cette vérité révélée contient. […] Ceux qui doivent veiller sur la doctrine de vos revues, de vos publications, qu’ils le fassent à la lumière et selon les règles pour ‘sentire cum Ecclesia’ avec amour et respect".
Sur les 7 derniers théologiens qui ont fait l’objet d’une enquête de la congrégation pour la doctrine de la foi, 4 font partie de la Compagnie de Jésus.