Communiqué de l’Action française :
C’est fini. Vincent Lambert est mort, et toute notre société a honte – ou devrait avoir honte.
Elle devrait avoir honte car il y a eu un acharnement procédurier inexplicable sinon par la volonté de faire un exemple. Oui, en France, depuis plusieurs années, on a décidé que Vincent Lambert devait être l’exemple de la miséricorde républicaine. C’est-à-dire qu’on a expliqué qu’il était un légume, qu’on l’a privé des soins auxquels il avait droit, qu’on a persécuté et diffamé ses parents et, enfin, qu’on l’a tué.
Voilà qu’on touche enfin du doigt la réalité de l’euthanasie : des médecins, des experts et des juges ont décidé qu’un malade devait mourir après avoir été traité comme un chien, enfermé dans sa chambre comme aucun prisonnier n’est détenu en France, parce que ce malade, pour eux, n’avait plus de dignité – alors que ce sont eux qui l’ont déclaré et rendu indigne des soins qu’on distribue aux autres malades dans son cas, indigne d’être transféré dans un service de soins palliatifs où il aurait pu mourir vraiment accompagné. Des médecins jugent désormais que droguer, affamer et assoiffer un homme, c’est soutenir la dignité des bien portants, au nom du Progrès.
La France a donc donné le spectacle d’un appareil d’État, justice, santé, administrations et police (car on mobilisa les policiers pour bien s’assurer que le condamné serait exécuté), tout entier tourné vers un but : faire mourir l’innocent, le proclamer, et insulter ses défenseurs.
Quant aux Français dont on nous dit que leur soutien à l’euthanasie est de plus en plus affirmé, ont-ils réfléchi qu’ils étaient eux aussi, pour beaucoup, des faibles et des incapables aux yeux du pouvoir – dont les soutiens n’hésitaient pas à les insulter et même à demander qu’on leur tire dessus ? Se rendent-ils compte que répondre “oui” à un sondage conduit parfois à des lois qui les conduiront à la mort ?
Voilà donc où en est rendue la France : à affirmer que l’assassinat est bon, à affirmer que la dignité ne réside que dans la capacité, à affirmer que la puissance publique a pour mission d’éliminer les faibles. Vertigineux progrès.
Comme tant d’autres Français, l’Action Française regarde ce lit vide. Elle mesure combien la suppression d’un compatriote en raison d’un accident dont il ne se remit pas complétement est le signe d’une victoire de la barbarie sur la raison, de l’idéologie sur la politique naturelle.
Ce lit vide est une fosse béante dans laquelle la start-up nation est prête à faire basculer tous ceux qu’elle réprouve, handicapés, déments séniles ou simplement gens usés par la vie, comme en Belgique. La politique répond parfois à des lois : quand une idéologie tue l’Homme, elle ne cesse de tuer ses semblables. Aux mêmes causes, les mêmes effets.
L’Action française présume que la représentation nationale brandira demain le cadavre de Vincent Lambert pour justifier sa légalisation de l’euthanasie. La République, c’est Créon. Et Créon, c’est la mort.