Maître Jérôme Triomphe, avocat des parents de Vincent Lambert, livre à “Présent” ses premières impressions concernant les décisions rendues par le Conseil d’Etat et la Cour européenne des droits de l’homme :
"C’est un véritable coup de massue pour ses parents mais également pour ces milliers de familles se dévouant jour après jour auprès des patients qui sont dans le même état que Vincent Lambert. Cette journée est à marquer d’une pierre noire dans l’histoire de la justice française. Elle a prononcé l’arrêt de mort d’un homme, 33 ans après l’abolition de la peine de mort. […] La décision de la CEDH, qui a été rendue moins de six heures après celle du Conseil d’Etat, est une délivrance. Et une consolation. Les larmes de la mère de Vincent Lambert, qui a éclaté en sanglots en apprenant l’avis du Conseil d’Etat, ont été séchées par la CEDH. Cette Cour constitue le dernier rempart à une décision arbitraire. […]
Nous avons bon espoir. Dans cette affaire, il y a eu violation du principe d’impartialité. Le Dr Kariger avait annoncé dans la presse sa décision d’arrêter tout soin sur son patient avant de mener une prétendue réflexion collégiale qui, de ce fait, n’a été qu’une pure mascarade. Qui accepterait de passer devant un juge qui a déjà rendu son verdict avant même la tenue du procès ? C’est inadmissible. Ensuite il y a véritablement atteinte au droit à la vie. Le traitement que l’on fait subir à Vincent Lambert est inhumain et dégradant : depuis 20 mois, on ne lui donne plus les soins prodigués habituellement aux personnes constamment alitées, comme des séances de kiné par exemple. On le traite comme s’il était un mort vivant."