Verbatim de ce jour, 11 mai 2019, à 14h30 reprenant scrupuleusement les termes employés lors des informations sur France Info. Annonce générale de la radio :
« Peut-être enfin un point final à l’affaire Vincent Lambert, devenu le symbole du débat sur la fin de vie. Cet ancien infirmier est plongé dans un état végétatif depuis 10 ans. Son médecin annonce aujourd’hui l’arrêt des traitements pour la semaine du 20 mai. Ses parents s’y opposent et comptent déposer des recours. Son épouse et son neveu eux sont favorables depuis le début à l’interruption des soins ».
Suit un entretien avec Bruno Lorit, ancien avocat du neveu morticole. Question :
« Vincent Lambert est maintenu artificiellement en vie depuis 10 ans. Est-ce que l’annonce vous étonne ? »
Réponse de l’avocat :
« Oui et non, dans la mesure où jusqu’à il y a environ une année, une année et demi, le CHU n’était pas tellement favorable à l’interruption des traitements et on a dû batailler pour qu’il relance une procédure collégiale notamment, qu’il avait suspendue. Pendant un certain temps le CHU se montrait plutôt réticent quant à l’interruption des traitements et je trouve que, depuis, le Dr Sanchez a inversé la tendance et a pris une décision extrêmement courageuse et salutaire… Donc je considère que c’est une décision courageuse et conforme au droit, et ce indépendamment de toute, comment dire ? appréciation d’ordre moral sur la portée de cette décision… Il est temps d’exécuter les décisions de justice ».
Petit rappel : Le « traitement » qui est donné à Vincent Lambert n’est que son alimentation et son hydratation par voie entérale. Aucun état de fin de vie, tous les organes vitaux fonctionnent sans appareillage palliatif ni branchement quelconque.
On parle d’acharnement thérapeutique. Mais comment comprendre un tel acharnement mortel ? Comment comprendre un tel obscurcissement moral et humain ? Quels en sont les ressorts collectifs et intimes ? Enigme brutale.
