Les propos d'un élu républicain américain, Todd Akin (photo), qui a affirmé qu'une femme victime d'un "véritable viol" ne peut pas tomber enceinte, a suscité sarcasmes et polémiques. Todd Akin, qui a soutenu des lois pro-vie, s'est ensuite excusé, évoquant une "erreur".
"Soyons clairs : un viol (…) est un acte diabolique, commis par de violents prédateurs".
Mais sa déclaration a remis la question de l'avortement au centre du débat électoral. Barack Obama a jugé ces déclarations "choquantes". Mitt Romney les a jugées "insultantes".
L'organisation Susan B. Anthony a accusé les démocrates d'utiliser "un rideau de fumée pour cacher leurs bilans pro-avortement".
Ce qu'il faut rappeler, c'est que le viol est le principal argument utilisé pour légaliser l'avortement. On se souvient que le médiatique procès de Bobigny était basé sur une ambiguïté, concernant le viol de Marie-Claire, la jeune mère qui a avorté. Thèse soutenue, mais du seul bout des lèvres, par Halimi elle-même qui disait récemment que Marie-Claire avait été "presque violée". Viol ? Pas viol ?
Ce que dissimulent les militants pro-avortement, ce sont les conséquences de l'avortement. La Marie-Claire du procès de Bobigny, après avoir été utilisée par les partisans de l'avortement, s'est retrouvée bien seule face à son acte. Le groupe pro-vie des Survivants l'avait rencontrée, et avait recueilli d'elle ces paroles :
"Pendant ces trente ans, on parlait de Marie-Claire, mais personne ne s'est demandé ce qu'elle est devenue Marie-Claire !"
"Si j'avais de l'argent, je créerais une fondation pour aider les femmes qui ont subi un avortement."
"Moi, mon avortement, j'y pense tous les jours. Aujourd'hui j'aurais un fils de 30 ans. Et pourtant c'est le fruit d'un viol."
Tuer un enfant dans le sein de sa mère, fût-il la conséquence d'un viol, demeure un crime. Et on ne soigne pas un crime par un autre crime. C'est ce que rappelait le cardinal Ouellet en 2010 :
"Je comprends très bien qu'une femme violée vit un drame et qu'elle doit être aidée. Mais elle doit l'être par rapport à la créature qu'elle a dans son sein. Elle n'est pas responsable de ce qui lui arrive. C'est l'agresseur qui est responsable. Mais il y a déjà une victime. Est-ce qu'il faut en faire une autre? Cette créature-là [l’enfant à naître] n’est pas responsable de ce qui lui arrive, c’est l’agresseur qui est responsable. Il y a déjà une victime, est-ce qu’on va faire une autre?"
Ces propos, qui avaient déjà indigné les pro-avortements, avaient suscité cette réflexion d'une femme violée, qui avait avorté :
"On m'avait dit que l'avortement ne représentait pas grand chose. Qu'il résoudrait mon problème. Pour finir je me suis laissée dominer par mes peurs et j'ai passé le coup de fil qui allait mettre fin à la vie de mon enfant et marquer le début d'une vie de souffrances et de regrets.[…] L'avortement n'a rien arrangé du tout. Il a tué ma fille Sarah Elizabeth et il a tué une partie de moi-même. L'avortement ne m'a pas libérée. Il m'a retenue esclave d'un enfer sur terre."