Viktor Orban était déjà un symbole d’une certaine évolution de l’Europe. Une Europe qui veut revenir à son identité originelle. Il est en passe, comme l’avait prédit fin août Matteo Salvini, de devenir un héros de cette cause. Le 11 septembre, il a plaidé à Strasbourg devant les parlementaires européens. Dénoncé, le temps des seules 6 minutes qui lui avaient été concédées par le Parlement, le « chantage des forces pro-migrants au sein de l’UE contre son pays », pour tenter d’éviter que les députés européens ne votent la mise en place de la procédure de sanctions pour « risque de violation grave de ses valeurs », prévu par l’article 7 du Traité de l’Union (…)
Si le président du groupe PPE, le français Joseph Daul, un proche de la Chancelière, n’a pas donné de consigne officielle de vote, alors que le Fidesz, (le parti de Viktor Orban) est membre de ce groupe, l’allemand Manfred Weber, l’une des figures de ce parti et candidat de Mme Merkel pour être le prochain président de la Commission, succédant à Jean-Claude Juncker, n’a pas caché sa volonté de sanctionner la Hongrie. Seuls le Français Laurent Wauquiez et les Italiens de Forza Italia avaient, au sein du groupe PPE, dit leur opposition à des sanctions contre Budapest.
Résultat, 448 des eurodéputés contre 197 ont décidé de sanctionner la Hongrie, une première dans l’histoire du Parlement. La même procédure n’avait été déclenchée que par la Commission en décembre 2017, contre la Pologne.
Les députés RN ont tous voté contre comme beaucoup d'anciens FN comme Aymeric Chauprade. Du côté du LR, c'est plus compliqué à l'image du positionnement LR sur l'UE :
Dans la délégation des eurodéputés français du PPE, ils sont neuf à avoir voté pour le rapport : Alain Cadec, Michel Dantin, Françoise Grossetête, Marc Joulaud, Alain Lamassoure, Jérôme Lavrilleux, Elisabeth Morin-Chartier, Anne Sander et Tokia Saïfi (…)
Les eurodéputés d’extrême-droite ont tous voté contre. Lors du débat dans l’hémicycle mardi en présence de Viktor Orban, Nicolas Bay, chef de file des députés du Rassemblement national de Marine Le Pen, avait appelé le Premier ministre hongrois à rejoindre « ceux qui défendaient la liberté des Nations ». À noter, Jean-Marie Le Pen était absent, mais il aurait probablement voté comme Bruno Gollnisch, qui s’est positionné contre.
Plus surprenant, chez les Républicains aussi, plusieurs eurodéputés ont voté contre ce rapport sur l’état de droit en Hongrie, malgré les consignes de vote au sein du PPE. Les trois eurodéputés en question sont : Angélique Delahaye, Nadine Morano et Franck Proust. Ce dernier est le chef de la délégation LR au sein du PPE. Côtés Républicains, l’abstention a été le choix retenu par plusieurs membres : Michèle Alliot-Marie, Arnaud Danjean, Rachida Dati, Geoffroy Didier, Brice Hortefeux, Philippe Juvin.
Avec six abstentions et trois votes contre, la délégation LR était divisée presque à moitié de ses membres (ils sont 20) sur ce vote. A noter sur le vote de cette délégation : Renaud Muselier et Maurice Ponga n'ont pas participé au vote."
Les Machin-chose (les LR) nagent en plein flou artistique… On sent qu'ils s'inquiètent pour leur avenir politique : qu'est ce qu'il vaut mieux voter afin que je sois réélu l'année prochaine ?
C'est que la gamelle est plutôt bonne, du côté de Strasbourg !
Rédigé par : Irishman | 13 sep 2018 14:10:42
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