L'Assemblée a adopté ce matin à l'unanimité la proposition de loi cosignée, fait rarissime, par la droite et la gauche et créant une allocation journalière de 49 euros limitée à trois semaines qui permet à un proche d'accompagner à domicile une personne en fin de vie. Ce texte reprend une des mesures-phares de la mission d'évaluation de la loi Leonetti sur le droit des malades et la fin de vie. Le ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a déclaré à l'issue du vote :
"C'est un texte de civilisation, qui veut resituer l'homme dans son parcours de dignité [pied-de-nez aux militants d'une pseudo-'dignité' NDMJ]. Notre société a décidé d'ignorer la mort et, en ignorant la mort, elle ignore la vie. Un certain nombre d'entre nous prendront ce congé d'accompagnement. Je remarque qu'il y a bien peu de nos compagnons qui sont là au moment du grand départ. Je les invite aussi, à faire ce chemin".
Nous avions évoqué ce projet ici. Ce vote est vraiment une bonne nouvelle et une claque pour les promoteurs de l'euthanasie.
Valérie
Ne nous emballons peut-être pas trop vite… Cette mesure permet de dégorger les hôpitaux et de faciliter peut-être une mort en trois semaines. Eluana aurait pu être ainsi “accompagnée” chez elle comme cela… dans le plus grand silence médiatique. Non?
Mesure pro-vie ou euthanasie à domicile qui coûterait moins cher qu’à l’hôpital?
pmc
Sur France-Info, ce matin, il m’a semblé que cette nouvelle était présentée simplement pour souligner la rare unanimité politique.
Il a même été ajouté que cette mesure concernait 20.000 cas par an…
Voudrait-on en réduire la portée ?
Quelqu’un d’autre partage-t-il mon sentiment ?
moba
Je rejoins, Valerie, 1000 euros,au proche + Hopital a domicile c’est moins cher qu’en hospitalisation complete. A partir du 15e jour il y pourra y avoir des pressions diverses,; pour que tout se passe dans les délais. avec l’impression d’avoir fait le maximum pour une fin heureuse et entourée. L’AMD pourront aussi y trouver leur compte (ceci explique peut etre la belle unanimité du vote?)
Une vision économique de la santé publique, avec la vision des couts et des economies potentielles, éloigne souvent d’un regard humaniste.
Restons vigilant, il n’en reste pas moins qu’un grand nombre (esperons tous) utiliseront cette possibilité avec amour et charité
WW
Et si ça se transforme en : il a trois semaines pour mourir ou on “abrège” dans la “dignité”, je vois trop cela venir…
PEQUIGNOT
Comment peut-on savoir que l’on va mourrir dans 3 semaines??
Cette nouvelle me semble louche et encore plus si elle a été votée à l’unanimité.
Je vois mal l’assemblé actuelle voter une loi pro-vie.
Cette loi est purement économique et laisse la possibilité de régler ses comptes à la maison. Mamy gène, … , couic Mamy.
Je ne trouve pas ca bon du tout!
Le texte est donc à fouiller.
Sancenay
Parabole : « le très juste licenciement de Mademoiselle Lesprit au nom de la religion du Progrès »
Mademoiselle Lesprit serveuse de son état dans la chaîne franchisée des bistrots-casse-croûte-à-toute-heure sous l’enseigne « Morts-de-Faim » a saisi le tribunal de prud’hommes pour contester son licenciement qui lui a été signifié le 21 janvier 2010 « pour faute grave » ….
En séance du 21 janvier 2012, Le Président du Tribunal réuni en audience contradictoire rappelle les faits :
« Mademoiselle Lesprit vous avez été licenciée le 21 janvier dernier pour faute grave par votre employeur pour avoir dépassé abusivement le délai légal de trois semaines de congé d’accompagnement de fin de vie puisque vous avez prolongé celui-ci d’une absence de cinq jours préalablement refusée par votre employeur, qu’avez-vous à dire pour votre défense ? »
L’avocat de Mademoiselle Lesprit :
« ma cliente avait en effet épuisé son congé de trois semaines d’accompagnement qui lui avait permis d’assister sa mère en fin de vie des suites d’une longue et douloureuse maladie. Ce n’est pas tout de même de sa faute si le législateur, qui a reconnu en soi la légitimité de la démarche d’accompagnement, n’a pas prévu que la libre nature ne se programme pas plus pour la naissance d’un individu que pour sa mort.
Ce n’est pas de sa faute non plus si son employeur n’a pas cru bon de respecter ses convictions religieuses qu’il connaissait, puisqu’il les lui a reprochées violemment devant témoins –vous avez, Monsieur le Président les attestations en mains- alors que ma cliente invoquait celles-ci en supplément de son devoir d’affection pour demeurer au chevet de sa mère dont l’agonie se prolongeait. »
L’avocat de la Sarl Morts-de-Faim :
« Mademoiselle Lesprit s’est servie du prétexte pour faire du prosélytisme dans l’établissement, d’ailleurs, regardez elle porte ostensiblement une croix à son cou ! C’est une fanatique qui entend outrepasser les lois généreuses de la république »
Le président , visiblement ébranlé :
« mais dans quel état se trouvait la mère de Mademoiselle Lesprit le dernier jour du congé légal d’accompagnement , était-elle encore consciente ?
A la demande de son avocat, Mademoiselle Lesprit , nécessairement émue :
« elle ne pouvait plus parler , ni à peine sourire, il fallait deviner. Elle me réclamait à boire par un faible signe de la main, voire l’indiscible mouvement d’un doigt. Et lorsque je lui prenait la main, elle exerçait une pression à peine sensible sur la mienne. Nous nous comprenions, je savais qu’elle m’exprimait ainsi toute son affection et sa reconnaissance. Elle est d’ailleurs morte ainsi le cinquième jour, ma main dans la sienne »
Silence et toussotements gênés dans la salle, aussi comble et confinée que d’usage…
L’avocat de la Société Morts-de-faim , tonnant et hurlant comme un sans–culotte devant la Bastille vide :
« fallait-il attendre cinq jours, Monsieur le Président !? Mademoiselle Lesprit n’a aucune excuse, car, conformément à la loi Léonetti , elle pouvait très bien solliciter l’équipe médicale et interrompre les « traitements d’alimentation et d’hydratation » … d’ailleurs nous disposons du témoignage d’un infirmière qui nous dit avoir parfaitement informé Mademoiselle Lesprit dans ce sens.
Le Président visiblement un peu dépassé dans sa routine : « mais vous voulez dire …Couic ?! enfin … ? »
L’Avocat de la partie Morts-de-faim: « ah non Monsieur le Président , j’ai bien dit arrêter seulement le traitement, comme ça, en douceur, il y a des méthodes , éprouvées…enfin des médicaments pour accompagner, des sortes de calmants quoi, c’est très humanisé évidemment, très clean, très soft. »
Le Président regardant ses jurés d’un air un peu plus bovin qu’humain : « ah , ben dans ce cas… »
Quelques mois plus tard ; le jugement devait être rendu « Considérant que Mademoiselle Lesprit a pu bénéficier de toute la durée du congé d’accompagnement de fin de vie et qu’au terme de celui-ci , elle a décidé de prolonger son absence, malgré le refus de son employeur, et qu’ en outre , contrairement à la possibilité qui lui était généreusement accordée la Loi Léonetti et L’UMP unanime, pour éliminer le problème par cessation humanisée des traitements d’alimentation et d’hydratation, le Tribunal dit que la demande de requalification du licenciement de Mademoiselle Lesprit est rejetée et que Mademoiselle Lesprit est déboutée de toutes ses demandes en dommages et intérêts .En outre Mademoiselle Lesprit se voit condamnée pour plaidoirie abusive au titre de l’article… »
Ndlr :rien ne nous autorise pour autant à penser que gouverner se serait plus prévoir…