Pour sourire un peu dans l’atmosphère délétère de notre pauvre société française, prise d’une fringale de dénonciations anonymes, nous vous proposons la lecture de la lettre qu’un prêtre ami a adressé à une paroissienne occasionnelle qui l’avait dénoncé à son évêque pour laxisme sanitaire (sans naturellement juger utile de lui en parler directement au préalable). La réponse cinglante est fort bien troussée:
Madame,
Je reçois avec une grande surprise copie du courriel que vous avez envoyé à Mgr N., mon évêque, pour dénoncer mon comportement. Permettez-moi de réagir, tant sur la forme que sur le fond.
Sur la forme.
Curé de cette paroisse depuis plusieurs années, je n’ai pas l’insigne honneur de vous connaître. Vous semblez appartenir, comme votre patronyme l’indique, à une grande famille parisienne. Sans préjugés contre qui que ce soit, appartenant pour partie, moi-même, à ce milieu, j’imagine cependant, sans peine, qu’adresser simplement la parole à un pauvre curé de province, ce serait déchoir. On se contente d’utiliser ses services et de le dénoncer à l’autorité lorsqu’il déplait, comme un domestique négligent. Je n’aurai pas la cruauté de constater publiquement que, vérifiant les comptes de notre pauvre paroisse, votre nom n’y apparait guère. Lorsqu’on s’invite chez des hôtes, sans vouloir assumer ni charges ni services, on a la politesse de s’abstenir de critiquer la couleur de la nappe ou le goût des plats. Ces bonnes manières étaient à l’honneur dans notre milieu autrefois. Il semble qu’elles se soient bien perdues…
Sur le fond.
Sur les gestes entourant la Sainte Eucharistie, ne comptez pas sur moi, tout en restant, autant qu’il sera possible, à ma modeste place, pour transiger. Bien sûr, l’essentiel est dans le fond. Néanmoins, ma responsabilité est de veiller à ce que le plus de révérence possible entoure la communion des fidèles. Par conséquent, si une personne désire communier dans les mains, elle ne peut s’embarrasser d’aucun autre objet (canne, feuille de chant, gants, et donc masque) qui gênerait son geste. Comme il serait nécessaire que les « bons catholiques » donneurs de leçon se préoccupent d’accompagner l’Eucharistie de la révérence extérieure (agenouillement à la consécration, génuflexion avant la communion, réponse « Amen » à l’invitation du prêtre, etc.) que l’Église exige de tous les fidèles, dont ils se dispensent avec une désinvolture stupéfiante et qui ne scandalise personne ! Rien, absolument rien, dans les événements actuels ne justifie objectivement de transiger sur ces obligations (voir Actes 5, 9).
Le procédé de la dénonciation, le refus de chercher à entamer un dialogue direct avec la personne dont le comportement vous déplait, est d’une lâcheté insigne. Votre famille compte plusieurs exemples de vies sacrifiées pour la France. Ces personnes doivent se retourner de honte dans leur tombe. Je finirais par croire, si je me risquais à quelque extrapolation historique, que réapparait dans l’Église de France cette catégorie de « bons » Français et catholiques qui dénoncèrent leurs curés, dans les mêmes années, parce qu’ils cachaient des Juifs ou des résistants, actes prohibés par la loi d’alors, au prétexte que ces gens-là laissaient s’infiltrer, dans notre beau pays, des idées « virulentes et sournoises »…, faisant souffler sur lui, un « vent mauvais ».
Je ne veux céder, autant qu’il est raisonnablement prudent – et si le Seigneur m’en donne le courage – sans forfanterie ni prétention, ni à Caïphe, ni à Hérode, ni à Pilate, ni à une panique déraisonnable. Pour le reste, croyez, Madame, que je vous pardonne bien volontiers et vous assure de ma prière.
X., curé de N.
incongru
fort bien troussée, en effet ! mais en plus le curé avait “des billes”, dues au nom et à l’appartenance, ce qui facilite ; il n’en est pas moins vrai que ce genre d’individu, la dame, existe, et le pseudo frère du baptisé, est-ce par jalousie (le voir heureux de recevoir ce qu’il considère sans intérêt) ou par méchanceté pure -j’exclus le “civisme”- qu’il a agit ?
Mais je ne dérogerai pas de considérer que s’il n’était pas content d’être là, il partait !
Et c’est le gros problème général : les gens oublient leur libre arbitre, et se rangent bien sagement “comme il faut”, quitte, aprés, à cracher dans la soupe
2018
« Il n’y a qu’un seul traître dans cette salle, et c’est toi Ramirez »
nico75
“C’est français, c’est la police française” 😁 (“Papy fait de la résistance”).
F. JACQUEL
@2018
Ou comme cette réplique d’un sénateur romain, dans “Astérix et la zizanie” : “M’accuser ? Moi qui ai dénoncé tout le monde !”
🤪🤪🤪
DUPORT
En la matière l’évangile nous dit de nous adresser au prêtre à plusieurs reprises.
Si l’on n’est pas entendu de s’adresser au Curé.
Si l’on n’est pas entendu de s’adresser à l’Évêque.
Si l’on n’est pas entendu de s’adresser à Rome.
Tous doivent s’y conformer ! Bien nés ou non…
Pauverello
Pour ma part je pense que cette lettre ouverte est contre-productive.
– Elle ne reflète pas le véritable esprit chrétien (qui témoigne plus par l’exemple qu’en donnant des leçons)
– Il eut été préférable de solliciter un rendez-vous en vue d’une explication en parité car la démarche ayant été privée la réponse devait être privée.
– En fin ce compte cette lettre ouverte insuffle à ses lecteurs un modèle de réaction hautaine peu digne d’un Pasteur d’âmes.
– En outre l’auteur pratique précisément ce qu’il dénonce puisqu’il reproche : “Le procédé de la dénonciation, le refus de chercher à entamer un dialogue direct avec la personne dont le comportement vous déplait”.
Au final, cette histoire nous prouve que ce pauvre curé a bel et bien les ouailles qu’il mérite.
Foudras
Belle réponse! On constate chaque jour depuis un an la plaisanterie du mythe de 40 millions de résistants en 1940…
Habitant en pleine campagne, contre une forêt, certains de mes voisins me regardaient d’un œil suspicieux et réprobateur lorsque j’allais me promener dans mes propres bois à cheval… Je n’ai pas eu droit à la maréchaussée, mais dans leurs têtes, elle n’était pas loin.
Hubert
Parfaitement Foudras, ton cheval portait son masque sous les naseaux. C’est pas correct ça Foudras. Fais gaffe Foudras, les copains et moi on t’a à l’oeil.
de Bodard
La délation en France constitue une épidémie plus grave que le covid !