Lu dans Présent :
"Le tribunal administratif de Montpellier vient de donner raison au maire de Causse-de-la-Selle, joli village niché au cœur des gorges de l’Hérault, contre le curé du village qui demandait le démontage d’un relais wi-fi installé sur le clocher de son église. L’abbé Didier Gounelle contestait l’installation de cette antenne, mise en place dans le cadre du plan départemental d’accès au haut-débit pour la quasi-totalité de l’Hérault et selon une convention signée avec la mairie en septembre 2009. Boîtier électronique et vilains relais-rateaux défigurent désormais la tour de l’édifice religieux qui surplombe le village.
A l’audience du 22 septembre, l’abbé avait fait valoir qu’il n’avait pas reçu la moindre demande de la part du maire, Philippe Doutremepuich. Une première demande d’explication faite de vive voix n’avait rien donné. Plusieurs courriers de protestation de la part du curé du village n’avaient pas davantage ébranlé le maire et c’est même le silence de ce dernier qui a incité l’abbé Gounelle à saisir le tribunal administratif. […] Pourtant, contrairement à ce qui se passe dans une majorité de dossiers traités par la justice administrative, le tribunal n’a pas suivi le rapporteur public. Certes, a jugé le tribunal, le maire aurait dû demander l’autorisation au curé, mais le retrait coûterait cher et irait à l’encontre de l’intérêt public. Comme si on avait l’habitude de s’asseoir sur la loi parce qu’elle va à l’encontre de l’intérêt public – ou du bien commun !
[…] L’affaire est moins anodine qu’il n’y paraît. Il s’agit de délimiter les droits de l’Eglise sur les églises, chapelles et autres clochers de France, et surtout d’y porter atteinte au nom des « besoins » de la modernité. Et c’est le dieu internet qui l’emporte."