Xavier Moreau, fondateur du centre d’analyse politico-stratégique Stratpol, déclare sur Sputnik :
“Il faut revenir sur l’histoire de ce conflit, et surtout des accords de Minsk. Ceux-ci ont été signés il y a maintenant sept ans, quasiment jour pour jour, et ont été validés par une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu. Or, dans ces accords, il y avait une date de péremption, c’est-à-dire que tout ce qui était exigé vis-à-vis de Kiev –qui a signé ces accords après avoir perdu la guerre, notamment lors de la bataille de Debaltseve– devait être exécuté d’ici à décembre 2015.
Cela fait donc sept ans que la Russie patiente et demande à Kiev de respecter les accords de Minsk, réclame à la France et à l’Allemagne de les faire respecter par Kiev puisqu’elles en étaient garantes. En outre, comme il y a une décision du Conseil de sécurité de l’Onu, personne ne peut en sortir. Ni l’Ukraine, ni même la France, les États-Unis ou l’Angleterre et les membres des Nations unies qui étaient signataires de cette résolution et qui devaient obliger l’Ukraine à les appliquer. Cela n’a pas été fait!
Je pense que Vladimir Poutine avait un plan B et que ce plan B est ce à quoi nous assistons. Lorsque Vladimir Poutine a commencé à négocier il y a quatre mois, à proposer des garanties de sécurité, lorsqu’il a accepté de relancer il y a quelques semaines le format Normandie avec les conseillers diplomatiques qui se sont réunis à Paris et à Berlin, lorsqu’il a rencontré Emmanuel Macron, lorsqu’il a eu un entretien avec Scholz et a rencontré Blinken, il était possible d’éviter que la Russie passe à ce plan B.
Malheureusement, cela n’a absolument rien donné. On a même eu des situations totalement grotesques, comme lors de la conférence de presse à Kiev avec Volodymyr Zelensky où Emmanuel Macron a apporté son soutien aux combattants ukrainiens qui étaient sur le front depuis 2014. Je pense que là, Vladimir Poutine a compris que jamais ni Paris ni Berlin ne feraient pression sur l’Ukraine pour qu’elle applique les accords de Minsk.
Dans la mesure où, une fois de plus, Kiev se mettait à bombarder toute la ligne de front dans le Donbass, ils ont décidé de passer au plan B. Je ne vous cache pas quelle a été ma surprise. Je pensais que la riposte russe serait plus proportionnée. Désormais, l’objectif est annoncé: c’est dénazification et démilitarisation. C’est-à-dire que si cela continue ainsi, dans trois jours, il n’y aura plus que des lance-pierres en Ukraine.
[…] Pour moi, il y a bien sûr la responsabilité du gouvernement ukrainien. Cela dit, lorsque Zelenski s’est fait élire Président, il est arrivé sur un programme de réconciliation avec la Russie et de réconciliation avec les russophones. Il a fait exactement comme son prédécesseur Porochenko qui, lui aussi, en 2014, est arrivé avec un programme de réconciliation. Il a au contraire fait un programme de persécution de la langue russe, de persécution des Russes, de mise en avant des soi-disant héros de la Deuxième Guerre mondiale qui étaient des collaborateurs nazis, comme Stepan Bandera ou Roman Choukhevytch. Il a fait absolument le contraire de ce pour quoi il a été élu.
Malgré tout, si la France et l’Allemagne avaient fait leur travail, c’est-à-dire de faire pression sur Kiev pour l’application des accords de Minsk, il n’y aurait pas eu d’autre alternative pour Kiev que d’obéir à ces injonctions sous peine de perdre l’aide européenne. Même les plus radicaux de l’entourage de Zelenski auraient dû se soumettre et enfin appliquer les accords de Minsk. Donc, je pense que la responsabilité est partagée.
[…] Rendez-vous compte qu’Emmanuel Macron est rentré de Kiev sans même un échange de prisonniers, ce qui avait été le cas il y a quelques années. Par ailleurs, à aucun moment dans cette conférence de presse il n’évoque avec Zelenski les points des accords de Minsk. Ils sont pourtant très précis, avec une chronologie. Il doit y avoir un échange de prisonniers, une amnistie, un changement dans la Constitution ukrainienne, la prise d’un statut d’autonomie du Donbass, des élections locales et ensuite seulement la restitution à l’Ukraine de ses frontières. Emmanuel Macron n’a évoqué aucune de ces questions!
Je pense qu’il porte une responsabilité particulière, davantage que Scholz, qui vient d’arriver et qui récupère les dossiers au débotté. Le grand perdant, celui qui a provoqué cet échec –parce que le recours à la force militaire est un échec–, c’est incontestablement Emmanuel Macron.
Pour compléter cette analyse du même Xavier Moreau en vidéo :
Vladu
Autrement dit, le grand responsable de l’actuelle guerre en Ukraine, c’est notre sinistrissime Macron.
Rien que ça – indépendamment de tous ses autres crimes – devrait suffire non seulement à ne pas le réélire, mais à le faire traduire en haute Cour de justice.
Problème : on peut compter sur les gros médias “français” pour le cacher soigneusement, en cette période d’élection…
Qui peut hurler en France cette vérité capitale ?
Marcos
– bataille de Debaltseve, 17/01/2015, pendant la guerre du Donbass. Le 18 février, l’armée ukrainienne abandonne la ville
– Ukronazis et régiment Azov : formé le 5 mai 2014, volontaires ukrainiens pour combattre l’insurrection armée pro-russe à l’est de
l’Ukraine, symboles nazis dont la wolfangel inversée héritée de la division SS Das Reich
– Format Normandie : configuration diplomatique à quatre pays, Russie, Ukraine, France, Allemagne, adoptée pendant la guerre du
Donbass
– Stepan Bandera : 1909-1959, né en Galicie à 100 km de Lviv, fils d’un prêtre gréco-catholique, a lutté pour l’indépendance de l’Ukraine
contre la Pologne et l’Union Soviétique, a collaboré avec l’Allemagne nazie en créant la Légion ukrainienne sous commandement de la
Wehrmacht, assassiné en 1959 à Munich par les soviétiques
Giacomo
En 1994, par le “Mémorandum de Budapest”, l’Ukraine abandonnait l’arsenal nucléaire laissé sur son sol par l’URSS. En contrepartie, la Russie s’engageait « à respecter l’indépendance, la souveraineté et les frontières de l’Ukraine » et à « s’abstenir de menacer ou d’utiliser la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de l’Ukraine ». 20 ans plus tard, la Russie annexait la Crimée ukrainienne. Et maintenant elle vient d’envahir la totalité du pays…
Manifestement l’Ukraine a eu tort de faire confiance à la Russie: Eût-elle conservé ces armes nucléaires, même devenues tant soit peu obsolètes, la Russie aurait regardé à deux fois avant de l’attaquer même en Crimée.
L’effet “Corée du Nord”, petit pays armé de bombes thermonucléaires tenant la dragée haute aux USA, est extrêmement persuasif.
Taïwan aurait également du suivre l’exemple de la CDN à cet égard, c’était son assurance-vie imparable contre les prétentions de la Chine rouge. Les semaines qui viennent risquent d’être cruciales pour l’île.
borphi
Ben oui, Macron a échoué !
Le “En même temps” de faire campagne présidentielle , de présider l’Europe ,de présider la France , produit un sinistre résultat diplomatique.
F. JACQUEL
Si vraiment JUPITER voulait se rendre utile, il devrait, es-qualité de Président d’un des 5 membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, demander une réunion immédiate de ce Conseil et faire mettre l’Ukraine en demeure d’appliquer, enfin, l’intégralité des accords de Minsk.
Mais veut-il se rendre utile ou s’auto-tresser une couronne supplémentaire de lauriers pour être sûr d’être réélu ?
Son discours du 5 mars à Marseille sera certainement très révélateur…
Giacomo
Bien avant les accords de Minsk, en 1994, il y a eu le “Mémorandum de Budapest” où la Russie s’engageait à respecter les frontières de l’Ukraine si elle acceptait d’abandonner les armes nucléaires qui avaient été laissées sur son sol par l’URSS.
L’Ukraine a fait confiance à la Russie, elle a abandonné cet armement nucléaire qui était pourtant son assurance-vie contre toute agression extérieure. Fatale erreur: Ne jamais croire en la parole d’un russe, même s’il est post-soviétique !
sivolc
D’accord avec vous, JACQUEL.
VIVANT
D’accord sur le fond mais Macron est un idiot utile de Biden. Il n’a pas l’envergure de favoriser un axe Franco-russe. Macron est un néant. La France peut-être un allié de poids du très raisonnable Poutine qui oeuvre lui pour ses descendants et l’avenir de la Russie orthodoxe. La France et la Russie on un ennemi commun : le paganisme wokisme-musulman-citoyen-du-monde.
balaninu20
Je ne suis pas experte de ce qui se passe actuellement, mais je m’y intéresse et j’essaie de comprendre…. donc j’ai visionné une vidéo sur Y.T. où Roland Dumas (ex ministre des affaires étrangères sous Mitterand) interrogé par O. Berruyer a expliqué : “comment l’occident a promis à l’URSS que l’OTAN ne s’étendrait pas”… dans les années 1990.
Le “hic” est que cette promesse a été faite à l’URSS et non pas à la Russie et n’a été signée par… personne ! elle est juste consignée dans un rapport concernant l’entrevue qui a été faite entre USA,FRANCE, GRANDE BRETAGNE et bien sûr les représentants des pays concernés….. c’est vraiment à voir à écouter et ce n’est pas inintéressant.
Quant au locataire de l’Elysée, ce type m’insupporte, car il ne voit même pas qu’il est déconsidéré …. partout ! sauf chez nous où une partie continue de le soutenir ya qu’à voir le nombre de signatures (si ce fait est réel).
borphi
Oui il était possible d’éviter la guerre en Ukraine!
Certains préconisent de procéder à une finlandisation de l’Ukraine, l’idée est bonne et peut constituer une base d’accords entre les belligérants.
Se pourrait-il qu’une institution internationale extra européenne promeuve le concept?
Giacomo
…Sauf que la Finlande, très inquiète de l’expansionnisme russe est en pourparlers pour entrer dans l’OTAN.
borphi
Donc le problème est tout autant la Russie que l’Otan!
La seule solution est de de s’éjecter de ce cercle vicieux et non d’y entrer!
Astragal
A Gaudens
Heureusement, vous précisez :”…tout ancien minsitre d ‘un gouvernement socialiste qu’il fût.”! Oui il a peut-être fait son temps, H.Védrine.
X.Moreau a l’intérêt de vivre en Russie et de parler de ce qu’il connaît d’expérience.a a ses limites mais ça me plaît plus que le débit des journaleux de BFMTV, agents d’influence de personne, bien sûr . Pourquoi ne pas le dire ? on en a plus qu’assez des Ulysse Gocet et de l’imbuvable bhl !
Giacomo
Si l’on avait fait payer à la Russie Soviétique les crimes du communisme perpétrés durant 70 années par l’URSS, comme les alliés ont fait payer les crimes perpétrés pendant 15 ans (1930-1945) à l’Allemagne nazie, avec une “décommunisation” aussi radicale que la dénazification accomplie en Allemagne, avec un véritable “Nuremberg” du Communisme, nous n’aurions pas vu en 2000 un ancien membre de la police politique russe, le KGB, prendre le pouvoir à Moscou.
Prout
Oui on sait, vous n’aimez pas Poutine et vous avez tort. Sortez un peu de ce shéma : “ancien communiste = bouh, le grand méchant”
Giacomo
Votre pseudo vous va à ravir…
VIVANT
Vous êtes naïf. L’Allemagne n’a toujours pas digéré que trente millions de Russes lui fassent perdre la guerre et la coupent en deux. Merkel est peut-être tout simplement un agent Russe, l’histoire le dira. L’Allemagne est dépendante des Russes et des USA, ‘en même temps’. Je n’aimerais pas être Allemand en ce moment.
Giacomo
Manifestement vous connaissez très mal l’histoire de la Russie, de l’URSS et encore plus mal celle de la seconde guerre mondiale.
sivolc
Qu’appelez-vous “agent d’influence russe”, Gaudens?
Antigone
Hubert Védrine, pour avoir un jugement équilibré !
Pitié, pas lui.