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Culture de mort : Avortement / Liberté d'expression

Affaire Rochambeau : les invectives des dames Schiappa et Buzyn sont illégales

Affaire Rochambeau : les invectives des dames Schiappa et Buzyn sont illégales

De Patrick Garro dans L’Homme nouveau, à propos de la polémique née des déclarations du Docteur Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues :

  […] Ces discours, où se mêlent la malhonnêteté, la manipulation et le mensonge, car le Docteur de Rochambeau n’a rien « attaqué », rien « menacé », ne doivent impressionner personne, si bruyants soient-ils, et cela pour deux raisons décisives. La première est qu’ils sont irrationnels et dangereux ; la seconde est qu’ils sont illégaux.

Que la loi autorise l’avortement, oui. Mais la loi n’a pas le pouvoir de déterminer ce qui est moral et ce qui ne l’est pas. Elle n’a pas davantage de portée métaphysique. Elle n’a pas le pouvoir de dire que ce qui est vivant ne l’est pas. Elle n’a pas le pouvoir de dire que l’enfant, dans le sein de sa mère, n’est pas un enfant, ni un être humain. Elle n’a aucun pouvoir, même, pour dire que la mise à mort d’un être humain n’est pas un homicide, car il est dans la définition même de l’homicide de comporter cette mise à mort. La loi crée des normes de droit positif, oui ; mais elle n’a aucune emprise sur la nature des choses, dont la détermination n’entre pas dans son champ. La nature des choses précède le droit ; là où il la nie, il n’y a plus de droit. Il n’y a qu’une violence d’État. Une iniquité masquée, une escroquerie sociale.

Les partisans de l’avortement le nient-ils ? Ils pensent qu’il n’y a pas d’homicide parce que la loi autorise l’avortement. Alors qu’ils soient logiques avec le principe qu’ils mettent en œuvre. Si la destruction d’une vie n’est pas un homicide parce que la loi la permet, alors le même principe doit conduire à reconnaître qu’il n’y a pas d’homicide si la loi autorise un époux à lapider sa femme convaincue d’adultère ; il n’y a pas d’homicide si la loi ou le pouvoir en place autorisent la mise à mort des handicapés ; s’ils autorisent, voire promeuvent, la mort d’un homme ou d’une multitude parce qu’ils sont juifs, chrétiens, tziganes, communistes ou homosexuels. Si la thèse des partisans de l’avortement est fondée, alors toutes ces occisions sont justes parce que la loi les autorise ou les a autorisées. Quel est l’homme de bon sens qui ne sera pas capable de voir, dans le principe invoqué, un principe gros de toutes les monstruosités possibles ?

Si la loi a créé un délit d’entrave à l’avortement, ce délit consiste exclusivement à « empêcher ou (à) tenter d’empêcher de pratiquer ou de s’informer sur une interruption volontaire de grossesse ou (ses) actes préalables (…)par tout moyen, y compris par voie électronique ou en ligne, notamment par la diffusion ou la transmission d’allégations ou d’indications de nature à induire intentionnellement en erreur, dans un but dissuasif, sur les caractéristiques ou les conséquences médicales d’une interruption volontaire de grossesse » (art. L. 2223-2 du code de la santé publique). Rien de tel dans les propos du médecin mis en cause.

En revanche, et en dépit des efforts des lobbies féministes et de leurs égéries, la loi prévoit également une « clause de conscience », quoi qu’elle n’en ose pas dire le nom, en faveur, notamment, des médecins gynécologues en ces termes : « Un médecin ou une sage-femme n’est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse mais il doit informer, sans délai, l’intéressée de son refus et lui communiquer immédiatement le nom de praticiens ou de sages-femmes susceptibles de réaliser cette intervention (…) » (art. L. 2212-8 du même code).

Il existe donc pour le médecin gynécologue un droit, légalement reconnu, à ne pas pratiquer un avortement, et son refus éventuel n’est pas sanctionné. […]

La liberté de conscience implique non seulement la liberté de ne pas être contraint d’agir contre ses convictions, mais aussi celle de les manifester, dans les limites imposées par l’ordre public. Le médecin qui se borne à exprimer les raisons pour lesquelles il ne pratique pas d’avortement en indiquant qu’il a la certitude, en conscience, qu’il s’agit d’un homicide, exerce cette liberté de conscience dans ces limites et, conjointement, sa liberté d’expression. Ces libertés sont protégées par la Constitution et par la loi, et toutes deux garanties par la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Nul ne peut donc, sous prétexte qu’il est favorable à l’avortement, imposer le silence à qui ne l’est pas, et moins encore par l’invective et la menace. Les dames Schiappa et Buzyn peuvent bien hurler dans le sens du vent ; elles peuvent bien se prévaloir de leur charge et de leur autorité, au demeurant tellement éphémères, pour suggérer mensongèrement que le Docteur de Rochambeau aurait commis un délit ; leurs invectives n’en sont pas moins illégales et des violations patentes à la liberté de conscience et d’expression.

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6 commentaires

  1. Excellent.

  2. Je pense que c’est là qu’il faudrait rappeler la république à;son devoir de laïcité. Elle dit la loi mais ne peut rien dire sur les notions de bien et de mal sans risquer de tomber dan sle césarisme et le totalitarisme. Notre clergé devrait être plus clair sur ce plan.

  3. Néanmoins, l’argument systématique des pro-IVG est que l’embryon de -12 semaines n’est pas 1 personne. Aussi faudrait il rappeler les propos de Jean Marie Le Méné (Fondation Lejeune) : l’avortement, en France, est possible jusqu’au terme (9 mois de grossesse) sur étude & validation d’un conseil de médecins en cas de trisomie ou de malformation grave, ou danger pour la mère. Or la trisomie ne met pas en danger la vie du bébé ou de la mère, ce qui veut dire que la Loi autorise l’avortement d’une personne, un bébé formé totalement viable à 9 mois de grossesse sur le bon vouloir de la mère. Même si ces cas d’avortements tardifs pour cause de trisomie sont probablement rares, cette exception légale est très rarement révélée au grand public. Ca explose le discours “normatif” de l’IVG et ferait réfléchir beaucoup de gens.

  4. Pas de clause de conscience pour les pharmaciens malheureusement. Il y a 2 ans, la présidente du conseil de l’ordre des pharmaciens avait évoqué le fait d’introduire une clause de conscience en expliquant que bientôt le pharmacien pourrait être amené à délivrer sur ordonnance le cocktail lytique pour l’euthanasie quand la loi serait passée. Euthanasie, puis suicide assisté puis euthanasie obligatoire….Levée de bouclier à l’epoque des lobbys féministes qui parlaient d’une proposition inadmissible qui ramenaient le débat sur la délivrance de stérilet et de la pilule. Jusqu’à quand les médecins pourront conserver cette clause ?

  5. Il faut aussi rappeler que les médecins sont dépositaires d’une dèontologie remontant au serment d’Hippocrate. Dans sa version originale le serment proscrivait la délivrance d’un poison (euthanasie) ou l’avortement. Cette dòntologie remonte même à des temps antérieurs au Christianisme. Les idéologies politiques qui ont imposées aux médecins de passer outre à ces interdictions comme le Nazisme ou le Communisme ont été justement condamnées par l’histoire.

  6. Plus de 96/100 des petites vies trisomiques 21 sont éliminées avant la naissance !
    Eugénisme et génocide sont deux arbres différents d’un même verger, celui du Mal
    La Loi VEIL avait autorisé les avortements dit thérapeutiques pendant toute la période de la grossesse ! Ne l’oublions pas !

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