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Après Villers-Cotterêts, quelle politique pour la francophonie ?

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Ilyes Zouari, président du Centre d’études et de réflexion sur le monde francophone (CERMF), conférencier, essayiste, expert en géopolitique et en démographie, a été invité sur Radio Notre-Dame.

Emmanuel Macron a récemment inauguré la Cité internationale de la langue française, laquelle sera abritée au château de Villers-Cotterêts dans l’Aisne, restaurée dans ce dessein par le Centre des monuments nationaux, pour 210 millions d’euros, ce qui en fait le deuxième chantier culturel de sa présidence. On peut évidemment se féliciter d’une telle initiative dont nul ne souligne qu’elle nous change des grands travaux mitterrandiens qui ont balafré le Louvre et le Palais Royal à l’époque de Jack Lang. Emmanuel Macron se montre ici beaucoup plus classique mais aussi beaucoup plus paradoxal qu’ont pu l’être les présidents français avant Nicolas Sarkozy. Car des voix s’élèvent, comme celle de Jean-Marie Rouart, pour pointer la surprenante hostilité des représentants de la France envers leur propre langue, particulièrement de la part d’Emmanuel Macron dont le nom reste associé à la start-up nation. Or, on ne mesure pas ou on ne veut pas mesurer la puissance que procure le fait de parler français et le rayonnement qui est attaché à la francophonie.

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2 commentaires

  1. Cette initiative est excellente, mais voyons qui seront les responsables, et quelle sera l’évolution.
    Je souligne que Villers Cotterets est la ville natale de notre grand Alexandre Dumas : lire ses romans évidemment, mais aussi ses Mémoires, ses “Crimes célèbres ” en 3 tomes aux éditions Phébus, œuvre charnière de pure érudition entre sa poésie, ses pièces de théâtre à succès et ses romans inspirés de l’Histoire. Et aussi ses lettres : ” Quand quelqu’un souffre, je suis à ses côtés “.
    Je suis évidemment pour la protection et la diffusion de notre belle langue française. Je suis ravie quand Michael Edwards entre à l’Académie française.
    Cependant je trouve que l’on va trop loin en élisant un certes franco-libanais en tant que Secrétaire général de notre belle institution, après la franco-russe Hélène Carrere d ‘Encausse. Membres de l’Académie française, c’est très bien et l’honneur était suffisant.
    Nous avons des Français/es tout à fait à la hauteur.
    Je précise que j’ai accueilli et hébergé une jeune étudiante libanaise, à plusieurs reprises, lorsque son pays était en fureur. On peut dire qu’elle n’avait plus de toit. Elle avait été très bien élevée chez les Sœurs au Liban. Nous avons invité pour des déjeuners familiaux un étudiant libanais musulman après ses études chez les Jésuites. ( Ils étaient recommandés par l’Alliance française comme d’autres d’ailleurs).
    Mais après Maurice Genevoix, Maurice Druon, je veux des Français de notre terroir, de notre Histoire.

  2. C’est très bien de vouloir “défendre” la langue française. Mais, se situer dans une position défensive, n’est-ce pas l’aveu d’un échec ? Croyons-nous défendre la langue derrière la ligne Maginot de la culture qui est, par ailleurs, niée ? Villers-Cotterêts sera-t-il un musée dans lequel on viendra se pencher, avec nostalgie, sur une langue défunte que l’on ne parle déjà plus dans certains quartiers ou dans certaines cités de notre pays ? Faudra-t-il y venir avec un traducteur de poche, pour décrypter une langue de l’antiquité ?

    Une langue ne se défend pas, elle se promeut. Car la langue est, par essence, le véhicule de la pensée et l’expression de l’action.
    Or, les Pouvoirs Publics (Chef de l’État, Gouvernement et Parlement) n’exprime plus aucune pensée, aucune sagesse, aucun esprit philosophique, ni aucune transcendance. La langue et le langage n’expriment plus que des insultes, des anathèmes, des menaces, des injonctions… Dans le domaine de l’action, la langue est réduite à quelques expressions ressassées à l’envi : croissance, pouvoir d’achat, inflation, immigration, violence, etc. Elle ne sert, en quelques mots, qu’à imposer des contraintes et des règlements.
    Enfin, par lâcheté ou paresse, notre langue est colonisée par des anglicismes affreux : week-end (pour fin de semaine), burn-out (pour épuisement), parking (pour parcage), stop (pour arrêt), etc.
    Pour que vive la langue française, il faut la faire vivre en utilisant tout le répertoire de notre dictionnaire et, pourquoi pas, réhabiliter les mots anciens qui exprimaient si bien l’esprit français tels que : galanterie, délicatesse, courtoisie, bonté, opiniâtreté, chasteté. Ce qui serait de nature, avouons-le, de policer la vie en société, de la rendre subtile et vivable pour tous.

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